celuiqui ne lit pas, celui qui n’écoute pas de musique, celui qui ne sait pas trouver grâce à ses yeux. Il meurt lentement celui qui détruit son amour-propre, celui qui ne se laisse jamais aider. Il meurt lentement celui qui évite la passion et son tourbillon d'émotions. celles qui redonnent la lumière dans les yeux et réparent les
RĂ©sumĂ© Index Plan Texte Notes Citation Auteur RĂ©sumĂ©s Les trains, le père cheminot et le voyage en train sont des thèmes rĂ©currents dans l’œuvre de Pablo Neruda. Le discours nerudien, dans La Frontière 1904 et La maison, deux poèmes du Chant gĂ©nĂ©ral, ont le pouvoir d’aller au-delĂ de l’autobiographie. Le poète y chante la complexitĂ© du monde. Ainsi le thème du train est le motif oĂą s’entrelacent des expĂ©riences diverses et contradictoires. Ce qui donne une image du chemin de fer riche, complexe et hautement symbolique. Los trenes, el padre ferroviario y el viaje en tren son temas recurrentes en la obra de Pablo Neruda. El discurso nerudiano en “La Frontera 1904” y “La casa”, dos poemas del Canto general, tienen el poder de ir más allá de la autobiografĂa. El poeta canta aquĂ la complejidad del mundo. De este modo el tema del tren es el motivo donde se entrelazan experiencias diversas y contradictorias. Lo que da una imagen del ferrocarril rica, compleja y altamente de page EntrĂ©es d’index Index gĂ©ographique Chili Index chronologique XXeHaut de page Texte intĂ©gral 1 La Frontera La Frontière est le nom de la rĂ©gion de pionniers de la forĂŞt de Malleco et de CautĂn ... 2 Pour le thème des trains de pays lointains voir Transiberiano in Las uvas y el viento 1954 et O ... 1Le père cheminot, le voyage en train de La Frontera1 Ă Santiago du Chili, les viaducs, le matĂ©riel roulant, les chemins de fer de pays lointains2, le train hurlant », les locomotives sous la pluie, les trains de nuit et les convois traversant l’espace de La Frontera oĂą s’est dĂ©roulĂ©e l’enfance du poète sont des thèmes rĂ©currents dans l’œuvre de Pablo Neruda. 3 En el tren in Pablo Neruda, Cuadernos de Temuco 1919-1920, Barcelone, Seix Barral coll. “Biblioteca ... 4 Puentes et Maestranzas de noche in Pablo Neruda, Obras, cit., vol. I, p. 52 et p. 53. 5 Panorama del Sur, Viaje, AtracciĂłn de la ciudad in Pablo Neruda, El rĂo invisible. PoesĂa y prosa d ... 6 Provincia de infancia et Soledad de los pueblos in Anillos. Prosas in Pablo Neruda, Obras, cit., vo ... 2Le chemin de fer apparaĂ®t très tĂ´t dans sa poĂ©sie. Le thème est dĂ©jĂ prĂ©sent dans les premiers poèmes, Ă©crits alors qu’il avait entre quinze et seize ans. Ainsi, dans un sonnet de Cuadernos de Temuco 1919-19203, le poète adolescent Ă©voque les paysages vus depuis la fenĂŞtre du wagon et les voyageurs qui montent et descendent des voitures. Dans Crepusculario 1920-19234 deux poèmes, Puentes et Maestranzas de noche Ă©voquent les ouvrages d’art et les ateliers du chemin de fer. Le 19 octobre 1924 – Neruda a vingt ans – un texte en prose est publiĂ© dans le journal El Mercurio5 de Santiago du Chili. Il s’agit d’un texte structurĂ© en deux parties qui concernent deux moments consĂ©cutifs d’un mĂŞme voyage en train, probablement de Temuco Ă Santiago. La première partie, Viaje, dĂ©crit un voyage de nuit et Ă©voque l’étoile du matin qui paraĂ®t suivre le convoi jusqu’à l’aube quand commencent Ă se profiler les gares que le train traverse et que l’image du jeune voyageur se reflète dans la vitre. La deuxième partie, AtracciĂłn de la ciudad, est la suite de ce mĂŞme voyage pendant la matinĂ©e. Dans ce texte riant et plein de lumière, le printemps est Ă©voquĂ© par les pommiers en fleur et les cerfs-volants, puis le train arrive dans la grande ville. Enfin, avant la publication du Chant gĂ©nĂ©ral, en 1950, deux textes en prose seulement, de 1926, traitent du chemin de fer ils Ă©voquent une voie ferrĂ©e qui traverse une triste ville de province6. Les annĂ©es suivantes les voyages de Neruda en Orient, la guerre civile espagnole et les dĂ©placements du poète en AmĂ©rique latine dĂ©tournent l’intĂ©rĂŞt de l’artiste pour le thème du train. 3Le thème du train de l’enfance revient vingt-quatre ans plus tard dans le Chant gĂ©nĂ©ral, Ĺ“uvre majeure de la poĂ©sie nerudienne. Ce recueil, qui marque profondĂ©ment la poĂ©sie de langue espagnole de la deuxième moitiĂ© du XXe siècle, est un vaste chant de deux cent trente textes organisĂ©s en quinze sections. 7 Pablo Neruda, Canto general 1950 in Obras, cit., vol. I. Ă€ partir d’ici nous utiliserons, avec de ... 8 La Frontera 1904, ibidem, p. 693. 4La quinzième et dernière de ces sections, Je suis7, est composĂ©e de vingt-sept poèmes. Parmi eux les textes intitulĂ©s La Frontière 1904 et La maison traitent de l’image du train dans une triple relation d’abord en ce qui concerne l’enfance du poète, ensuite dans les rapports entre l’enfant et son père cheminot, enfin, en liaison avec l’espace gĂ©ographique du Sud chilien. Les poèmes La Frontière 19048 et La maison introduisent une organisation chronologique de l’ensemble. Le premier porte la date de 1904, annĂ©e de naissance de l’auteur. Ainsi dans Je suis Neruda aborde successivement les espaces de son enfance dans les territoires de La Frontera, ensuite sa trajectoire dans la capitale pendant les premières annĂ©es de sa jeunesse, enfin, ses voyages Ă travers le monde et ses expĂ©riences d’adulte. De de fait, les derniers textes de cette section concernent, entre autres, les testaments poĂ©tiques, ses dernières volontĂ©s et un colophon, Je m’arrĂŞte ici. Cette section possède en quelque sorte la structure d’une autobiographie lyrique et le train y est un Ă©lĂ©ment de la plus haute signification symbolique. Le train dans La Frontière 1904 5Dans cette perspective autobiographique La Frontière 1904 propose deux occurrences qui renvoient au train. Elles se trouvent dans la strophe initiale et dans la dernière vv. 28-33. Le chemin de fer y est perçu Ă travers les yeux de l’enfant qu’un Neruda quadragĂ©naire se remĂ©more. 6Dans la première strophe les images corrĂ©latives du père et du chemin de fer sont proposĂ©es dans l’enjambement des vers 8 et 9, Ă la fin de deux Ă©numĂ©rations. La première d’entre elles constitue une phrase poĂ©tique qui se dĂ©ploie dans les quatre vers qui ouvrent le texte. 9 Ce que je vis d’abord ce furent / des arbres, des ravins / dĂ©corĂ©s de fleurs belles et sauvages / ... Lo primero que vi fueron árboles, barrancasdecoradas con flores de salvaje hermosura,hĂşmedo territorio, bosques que se incendiabany el invierno detrás del mundo, 7Cette Ă©numĂ©ration – arbres », ravins », fleurs », territoire humide », forĂŞts » et hiver » – renvoie Ă l’univers naturel de La Frontera du dĂ©but du siècle. C’est un paysage vierge et limpide oĂą le travail de l’homme n’a pas encore laissĂ© de traces. Tous ces Ă©lĂ©ments appartiennent Ă l’ordre du naturel. 8Par contre, la deuxième Ă©numĂ©ration vv. 5-7 est chaotique souliers mouillĂ©s », troncs brisĂ©s », lianes », scarabĂ©es », journĂ©es douces », avoine » 10 J’eus pour enfance des souliers mouillĂ©s, des / troncs brisĂ©s / tombĂ©s dans la forĂŞt, dĂ©vorĂ©s par ... Mi infancia son zapatos mojados, troncos rotos caĂdos en la selva, devorados por lianasy escarabajos, dulces dĂas sobre la avena […]10 9L’extrĂŞme confusion des expĂ©riences enfantines est suggĂ©rĂ©e ici par la rĂ©union arbitraire d’élĂ©ments appartenant Ă des ordres sĂ©mantiques très Ă©loignĂ©s les uns des autres. Ainsi des catĂ©gories aussi diverses que le vĂŞtements, le vĂ©gĂ©tal, le zoologique, le temps, l’émotion et la production agricole sont contiguĂ«s. Une telle Ă©numĂ©ration ne s’arrĂŞte pas lĂ . Elle continue après une virgule, suivie immĂ©diatement par une conjonction et » insĂ©rant les derniers objets de la sĂ©rie. Ainsi 11 la barbe dorĂ©e de mon père partant / pour la majestĂ© des chemins de fer ». Y la barba dorada de mi padre saliendoHacia la majestad de los ferrocarriles11 introduit des Ă©lĂ©ments d’un tout autre ordre dans cet inventaire. Ces deux vers ajoutent simultanĂ©ment, par mĂ©tonymie, l’univers familial du moi poĂ©tique qui appartient Ă l’ordre du conceptuel et le transport par voie ferrĂ©e qui appartient Ă l’ordre du construit industriellement 10Ces deux Ă©numĂ©rations s’organisent Ă partir de deux catĂ©gories de temps qui suggèrent parallèlement l’évolution de l’enfant vers la maturitĂ© et l’évolution de l’humanitĂ© qui progresse de l’état naturel vers une modernitĂ© majestueuse. Ainsi on y trouve d’abord l’expĂ©rience intime de l’enfant qui mĂ»rit en dĂ©couvrant la terre intacte, encore inhabitĂ©e, oĂą la nature prolifère et s’autodĂ©truit librement. La deuxième Ă©numĂ©ration propose un espace oĂą la nature se mĂŞle Ă l’action et aux produits de l’homme. Le chemin de fer fait partie de cette dernière catĂ©gorie. Il reprĂ©sente le point culminant de ce processus d’humanisation du paysage. 11D’ailleurs, ces inventaires lyriques s’organisent aussi selon deux ordres de valeurs pour le Moi poĂ©tique. Le premier est nĂ©gatif. Il concerne le territoire humide », la forĂŞt en feu », l’hiver en crue derrière le monde », les souliers mouillĂ©s », les troncs brisĂ©s / tombĂ©s dans la forĂŞt dĂ©vorĂ©s par les lianes et les scarabĂ©es». Le deuxième ordre est positif. Il se compose de ravins dĂ©corĂ©s de fleurs belles et sauvages », de journĂ©es douces sur l’avoine », de la barbe dorĂ©e » du père. Le niveau supĂ©rieur de la positivitĂ© est donc la majestĂ© des chemins de fer ». 12Dans les vers 8 et 9 l’usage de la mĂ©tonymie la barbe pour dĂ©signer le père permet de conserver le rapport logique entre l’attribut extĂ©rieur de la figure paternelle et son travail de conducteur de train. MĂ©tonymie qui, par un rapport de contiguĂŻtĂ©, suggère en mĂŞme temps sa fonction au sein de la famille comme de l’univers ferroviaire. Ainsi, le poète Ă©voque l’enfant qu’il fut et pour lequel existait une relation indissoluble entre la majestĂ© » du chemin de fer et la blondeur de la barbe paternelle. Du reste, dans ce catalogue dĂ©sordonnĂ©, la proximitĂ© entre l’avoine » et la barbe dorĂ©e » du père Ă©tablit un trait d’union entre le bonheur de ces journĂ©es douces » et la fiertĂ© que l’enfant ressent devant le mĂ©tier paternel. 13La deuxième rĂ©fĂ©rence au chemin de fer apparaĂ®t dans la dernière strophe de ce poème. Dans l’intervalle, les strophes deux, trois, et quatre qui la prĂ©cèdent Ă©voquent un monde rural plĂ©thorique. Dans ce monde se succèdent les saisons – la pluie australe » de l’hiver, le soleil rapide » parce que bref de l’étĂ© et les chaumes, denses fumĂ©es » de l’automne – qui laissent dans le souvenir du poète les sonoritĂ©s, les images et les saveurs puissantes de la nature et des fruits travaillĂ©s par l’homme. La rĂ©fĂ©rence au chemin de fer se cristallise grâce au souvenir nostalgique des voyages en train Ă travers cet espace de l’enfance qu’est La Frontera 12 Mon enfance parcourut les saisons avec autour de moi, / les rails, les châteaux de bois frais / ... Mi infancia recorriĂł las estaciones entrelos rieles, los castillos de madera reciente,la casa sin ciudad, apenas protegidapor reses y manzanos de perfume indeciblefui yo, delgado niño cuya pálida formase impregnaba de bosques vacĂos y 13 Ici notre traduction diverge de celle que C. Couffon propose pour estaciones » dans sa version du ... 14Le premier segment du vers 28, Mon enfance parcourut les gares…» paraĂ®t reprendre le rapports de proximitĂ© que l’image paternelle Ă©tablit entre l’enfant et le mĂ©tier de conducteur de trains. Mais en espagnol le mot estaciĂłn » est un terme polysĂ©mique. Ainsi le dictionnaire de la Real Academia Española propose dix-huit entrĂ©es exposant les diffĂ©rents emplois du vocable. Et parmi eux gare de chemin de fer » ou chacune des quatre saisons de l’annĂ©e » ; mais on peut aussi le comprendre dans les sens de lieu oĂą l’on s’arrĂŞte lors d’un parcours »13. La polysĂ©mie Ă©vidente du mot estaciĂłn » vient ici enrichir les sens que le poète suggère. Et ceci parce que estaciones » peut suggĂ©rer Ă©galement les Ă©tapes du temps qui passe. Ainsi un tel mot peut Ă©voquer les diffĂ©rentes Ă©tapes d’un parcours existentiel. Dans la première strophe on voit le père partir vers la majestĂ© des chemins de fer », dans la dernière c’est l’enfant qui parcourt les gares et regarde le monde depuis le train en marche. Cette signification du mot estaciĂłn » comme temps qui passe », peut Ă©galement suggĂ©rer les saisons de l’annĂ©e, thème dĂ©veloppĂ© par le poète dans les strophes deux, trois et quatre. 14 Ă€ propos des thèmes concernant les ponts et chaussĂ©es ouvrages d’art et le matĂ©riel roulant voir ... 15NĂ©anmoins le contexte dans lequel Neruda place le mot estaciĂłn » et le contenu des vers qui suivent imposent le sens de gare de chemin de fer ». Les deux points prĂ©sents dans ce vers 28, suivis de la prĂ©position entre », amplifient le sens textuel le Moi lyrique se place au milieu des Ă©lĂ©ments qui constituent l’univers ferroviaire14. De la sorte, aux gares » s’ajoutent les entrepĂ´ts » et les rails » pour suggĂ©rer l’ensemble des bâtiments et des installations. Les mots entrepĂ´ts » et rails » impliquent donc le transport et la circulation des passagers et des produits par voie ferrĂ©e. De ce fait le bois frais » Ă©voque le parfum des planches qui viennent d’être arrachĂ©es Ă la forĂŞt et s’empilent en ordre strict dans les châteaux » des gares ferroviaires avant d’être expĂ©diĂ©es par trains de marchandises vers les dĂ©pĂ´ts des grandes villes du Nord du pays. 15 Le thème du voyage en train et la terre des origines revient quelques annĂ©es plus tard dans Escrito ... 16Les images de La Frontera que le poète adulte a gardĂ©es dans sa mĂ©moire se dĂ©ploient ensuite comme si l’enfant Ă©voquĂ© par Neruda regardait depuis la fenĂŞtre d’un wagon le paysage du Sud chilien. Ainsi l’image de la maison sans ville » fait rĂ©fĂ©rence au territoire national, Ă peine peuplĂ© du dĂ©but du siècle. La prĂ©position nĂ©gative sans », pour sa part, dĂ©note la carence et suggère une demeure solitaire au milieu des champs. La fragilitĂ© de la maison est accentuĂ©e ici par Ă peine protĂ©gĂ©e », oĂą la locution adverbiale Ă peine » dĂ©note la maigre dĂ©fense que peut constituer la prĂ©sence de troupeaux et de pommiers» face Ă l’isolement et Ă la violence des agressions du vent et de la pluie. Le paysage de La Frontera qui se construit Ă travers les images des gares et de la campagne15 s’imprègne Ă©galement de sensations qui s’ajoutent Ă celles Ă©voquĂ©es par les strophes prĂ©cĂ©dentes. Ainsi les pommiers au parfum ineffable » Ă©tablissent un lien avec l’odeur du bois frais », le monde poussiĂ©reux [des] hangars », les caves entassant le rouge rĂ©sumĂ© / du noisetier », la robe torride de l’étĂ© », etc. 16 Voir Ă propos de ce poème l'Ă©tude de Javier Garcia Mendez, La impregnaciĂłn consonántica y acentual ... 17De la sorte, dans cette perspective autobiographique l’enfant Ă la forme pâlotte », imprĂ©gnĂ© par l’univers de La Frontera, voit le point culminant de son parcours dans ce mouvement qui va de la nature pleine de la première image du poème aux forĂŞts vides » et aux entrepĂ´ts » du dernier vers. Le train devient ainsi Ă©lĂ©ment de la mĂ©taphore complexe d’un voyage Ă la fois personnel et collectif16. Les cheminots dans La maison17 17 La casa in Pablo Neruda, Obras, cit., p. 695. 18L’image idĂ©ale de l’enfance offerte par le poème liminaire de cette section de Chant GĂ©nĂ©ral contraste avec l’évocation de La casa, la demeure oĂą Neruda vĂ©cut ses premières annĂ©es dans La Frontera. C’est ici que le rapport entre le poète et l’univers du chemin de fer se fait plus net. Dans ce texte Neruda prĂ©sente l’univers ferroviaire sous un jour complètement diffĂ©rent. La pĂ©riode et la rĂ©gion poĂ©tisĂ©es sont les mĂŞmes que celles du texte prĂ©cĂ©dent. Mais les expĂ©riences travaillĂ©es ici appartiennent Ă une autre zone de souvenirs que le poète garde en lui. Cette Ă©vocation est peuplĂ©e d’élĂ©ments naturels et humains dĂ©chaĂ®nĂ©s les vents, le froid, les coups de feu, les galopades des chevaux, d’ombres la nuit, la terre dans les tĂ©nèbres, de menaces la colère, l’abandon, les irruptions Ă©trangères au foyer, d’angoisses et de pauvretĂ©. 18 Ma maison et ses murs de planches fraĂ®ches / dont je sens encore le parfum branlante et biscorn ... Mi casa, las paredes cuya madera frescareciĂ©n cortada huele aĂşn destartaladacasa de la frontera […]18 19La maison Ă©voquĂ©e ici se transforme par le biais d’une mĂ©taphore complexe. Elle produit un transfert de sens entre la chaumière en bois et l’oiseau. La maison branlante et biscornue » est un logement fragile qui craquait Ă chaque pas, et oĂą sifflait le vent de guerre ». Cette habitation risque d’être emportĂ©e par le vent et devient l’ oiseau inconnu / aux plumes glacĂ©es sous lesquelles grandissait mon chant ». Ainsi, d’une part, la mĂ©taphore propose la fragilitĂ© du logis face Ă l’agression des Ă©lĂ©ments et, d’autre part, elle suggère le lieu oĂą l’enfant est nĂ© Ă la poĂ©sie. Plus loin, le foyer de l’enfant est l’objet de sombres comparaisons, imprĂ©gnĂ©es d’impressions nĂ©gatives. Le monde de l’enfance est assimilĂ© au monde vĂ©gĂ©tal dans une vaste comparaison oĂą la croissance des plantes et de leurs racines rejoignent l’évolution humaine, celle de l’enfant et sa famille, et s’y entrelacent. 20Quant Ă l’image du père cheminot, le plaisir lumineux des journĂ©es douces sur l’avoine » du premier poème laisse place Ă l’angoisse des nuits / colĂ©reuses et sans air, des chiens qui aboyaient ». Cette image suggère la peur de l’enfant rĂ©veillĂ© au milieu de la nuit et dĂ©concertĂ© par la voix de son père se disputant avec sa femme la mamadre » au sein de la noirceur nocturne. Dans l’étouffante obscuritĂ© sans air », la terreur enfantine suscitĂ©e par les voix hargneuses des parents est multipliĂ©e par les hurlements des chiens enragĂ©s autour de la maison. Neruda renforce l’effet hyperbolique de son image lorsqu’il dĂ©tache typographiquement le passage et souligne par ce moyen la rĂ©fĂ©rence Ă cette atmosphère angoissante. En isolant et en dĂ©plaçant le mot enrarecidas », il accentue et intensifie l’effet sonore de la menace, soulignĂ©e par les allitĂ©ration en r » 19 des nuits / colĂ©reuses et sans air, des chiens qui aboyaient ». en[R]a[R]ecidasnoches de cĂłle[R]a, pe[RR]os que lad[R]aban19 21C’est dans cet espace sombre et menaçant que l’image du monde ferroviaire rĂ©apparaĂ®t, expressĂ©ment Ă©noncĂ©e, une image toujours liĂ©e Ă la figure paternelle. Mais, cette fois-ci, elle se construit Ă l’opposĂ©e du père sacrĂ© qui partait vers la majestĂ© des chemins de fer » du poème liminaire. Ici, dans les vers 17-18, le poème revĂŞt la forme d’une longue et complexe interrogation qui traduit bien l’apprĂ©hension de l’enfant assistant impuissant au dĂ©part de son père vers un univers ferroviaire mal connu. 20 Avec l’aube, mon père, sur la terre entĂ©nĂ©brĂ©e, / se faufilait dans ses trains qui hurlaient. / V ... Mi padre con el alba oscurade la tierra, hacia quĂ© perdidos archipiĂ©lagosen sus trenes que aullaban se deslizĂł ?20 22Bien que l’image du père conducteur de locomotive apparaisse ici liĂ©e Ă l’aurore libĂ©ratrice des peurs nocturnes, ce qui pourrait ĂŞtre une consolation, il n’en est rien. Il s’agit bien sĂ»r ici d’une aube », mais elle s’ouvre sur une terre entĂ©nĂ©brĂ©e ». L’oxymore alba oscura » permet au poète de prolonger la noirceur de la nuit sur la naissance du jour et de l’étendre sur la terre entière. De ce fait, c’est aussi l’angoisse de l’enfant qui s’étend, obscurcissant le jour qui arrive. 23D’autre part, comme faisant Ă©cho aux chiens qui aboient dans la nuit, le train du père qui s’éloigne hurle » comme une bĂŞte en perdition dans ces matins sombres. Ce train-lĂ part vers un monde fragmentĂ© qui adopte la forme des archipels » perdus dans un vaste territoire. L’image traduit l’idĂ©e d’un rĂ©seau de chemin de fer perçu comme un ensemble de lignes qui desservent des bourgades isolĂ©es incrustĂ©es comme des Ă®les dans les Ă©normes espaces encore vierges de La Frontera. 24Puis les vers 19-22 introduisent une rupture dans la perspective du temps et du ton que le poète impose depuis le dĂ©but du texte 21 Plus tard j’ai aimĂ© l’odeur du charbon dans la fumĂ©e, / les huiles, les essieux, leur prĂ©cision g ... Más tarde amĂ© el olor del carbĂłn en el humo,los aceites, los ejes de precisiĂłn helada,y el grave tren cruzando el invierno extendidosobre la tierra, como oruga 25Interrompant donc avec ce Plus tard …» l’évocation de l’enfance tragique, le poète introduit un passĂ© plus rĂ©cent, celui de l’âge adulte oĂą il perçoit autrement le train et ses significations. Ici l’homme mĂ»r travaille ses souvenirs et nuance la perception première de l’univers ferroviaire valorisant certaines expĂ©riences plus fraĂ®ches. Ainsi, en opposition Ă ce monde de tĂ©nèbres de l’enfance, il affirme avoir aimĂ© l’odeur du charbon dans la fumĂ©e, / les huiles, les essieux, leurs prĂ©cision glacĂ©e ». Ici la progression Ă travers les Ă©lĂ©ments donne une rĂ©alitĂ© matĂ©rielle au train. On passe du plus subtil au plus solide. Ainsi l’on va de la matière gazeuse et des fines particules de charbon qu’elle contient Ă la matière liquide, grasse et onctueuse des huiles pour arriver ensuite aux parties mĂ©talliques de la machine. 26Dans ces vers l’accumulation de synecdoques proposĂ©e par les diffĂ©rents Ă©lĂ©ments mĂ©caniques du chemin de fer suggère un train au sens gĂ©nĂ©ral du terme. Mais ce train quelconque laisse la place après une conjonction et » Ă un train singulier. C’est le train grave » de La Frontera, convoi humanisĂ© qui traverse l’hiver allongĂ© sur la terre ». Les touches humanisantes – le caractère grave » de ce train, la prĂ©cision glacĂ©e » des Ă©lĂ©ments de la machine et l’hiver allongĂ© » – maintiennent nĂ©anmoins le ton tragique des premiers vers de ce poème. Mais la reprĂ©sentation ne s’arrĂŞte pas lĂ , car Ă la grave humanitĂ© de l’ensemble s’ajoute la condition zoomorphique de l’ orgueilleuse chenille ». La gracieuse mĂ©taphore offre une double vision de la locomotive et de ses voitures humaines et animales Ă la fois, elles avancent et ondulent dans l’espace. L’image plaisante du poème liminaire rĂ©apparaĂ®t donc, Ă©voquant les journĂ©es douces » de l’enfance liĂ©es ici Ă cette reprĂ©sentation charmante, et Ă©tablissant un lien avec la majestĂ© de chemins de fer » du premier poème. 27Mais cette insertion dans le corps du texte d’un Ă©lĂ©ment correspondant Ă une digression affable et tendre laisse Ă nouveau place aux souvenirs angoissants de l’enfance du Moi poĂ©tique. La violence de l’arrivĂ©e d’un père envahissant le foyer est renforcĂ©e par les allitĂ©ration en R et la position, Ă©loignĂ©e de la marge, du vers 24 22 Soudain les portes ont trĂ©pidĂ©. / Voici mon père ». De p[R]onto t[R]epida[R]on las pue[R]tas». Es mi pad[R] 28Ce dernier vers, Voici mon père », constitue Ă lui seul une phrase poĂ©tique. Ce procĂ©dĂ© stylistique souligne typographiquement la prĂ©sence nĂ©gative du père cheminot comme Ă©lĂ©ment central du poème. 23 En 1963 Neruda reprend ce thème dans El padre. Ce texte s'ouvre sur une image nocturne dans laquell ... 29Ainsi l’univers du train fait irruption dans la maison Ă travers la figure paternelle23. Mais il n’arrive pas seul. Il vient entourĂ© de ses centurions », mĂ©taphore qui renvoie aux cheminots et renforce l’impression suscitĂ©e par ce père sorti de l’univers du chemin de fer. Image guerrière, elle fait Ă©cho au vent de guerre » des premiers vers. Les cheminots- centurions » sont revĂŞtus des attributs de la lĂ©gion qui conduit les trains. Les emblèmes qu’ils portent sont leurs vĂŞtements mouillĂ©s mantas mojadas ». Enfin l’eau, symbole du monde extĂ©rieur qui pĂ©nètre brusquement dans la maison, se prĂ©sente sous ses diffĂ©rents Ă©tats et, Ă l’état de vapeur, occupe une position centrale. Cette vapeur signifie la force motrice de la modernitĂ© au dĂ©but du siècle, et celle du chemin de fer dans ce cas particulier. 24 Dans ses mĂ©moires Neruda revient sur le rapport entre le train et les conditions de vie misĂ©rables ... 30Ce sont les cheminots qui vont revĂŞtir la maison d’un nouveau caractère. Ils confèrent une condition diffĂ©rente au foyer de l’enfant poète. Car la salle Ă manger se remplit d’hommes qui boivent et rapportent des rĂ©cits prononcĂ©s d’une voix enrouĂ©e. C’est lĂ que le Moi poĂ©tique entend parler pour la première fois de la douleur due Ă la misère des salariĂ©s du rail. Jusqu’alors l’enfant Ă©tait sĂ©parĂ© comme d’une barrière » de ce monde de misère24. C’est dans cette maison envahie par ces hommes dignes et durs dans leur pauvretĂ© que le jeune enfant apprend Ă connaĂ®tre les chagrins, les blessures et les souffrances du monde ouvrier pris dans la griffe minĂ©rale de la pauvretĂ© ». 31Cette expression mĂ©taphorique, la griffe minĂ©rale », qui associe deux termes appartenant Ă deux champs sĂ©mantiques diffĂ©rents qui s’excluent mutuellement, suggère le dĂ©nuement des travailleurs de l’univers ferroviaire. Ainsi, la force et la forme pointue et crochue de la griffe » Ă laquelle est accolĂ© l’adjectif minĂ©rale » matĂ©rialisent la duretĂ© de l’emprise. L’effet est saisissant car il fait naĂ®tre une impression de destin immuable. Il suggère l’extrĂŞme difficultĂ© et la violence des relations humaines dans cet espace en gestation qu’est La Frontera Ă cette Ă©poque. Ainsi le poème conduit le lecteur d’un univers intime oĂą cette symbolique du train acquiert des significations tragiques Ă un monde plus vaste, celui d’une condition sociale dramatiquement liĂ©e au chemin de fer. 32Les thèmes abordĂ©s et le temps Ă©voquĂ© font de La Frontière 1904 et de La maison des textes autobiographiques. Cependant Neruda dĂ©passe la simple circonstance personnelle. Nous nous trouvons ici aux antipodes d’une description Ă©gotiste. Le discours nerudien a le pouvoir d’aller au-delĂ , car il chante la complexitĂ© du monde. Ainsi le thème du train fait partie de cette dĂ©marche. Le train, pour Neruda, est le motif oĂą s’entrelacent des expĂ©riences diverses et contradictoires. L’image du chemin de fer qui en rĂ©sulte est riche, complexe, hautement symbolique. Haut de page Notes 1 La Frontera La Frontière est le nom de la rĂ©gion de pionniers de la forĂŞt de Malleco et de CautĂn qui autrefois sĂ©parait le territoire des Indiens mapuches et les terres occupĂ©es progressivement par les colons chiliens. 2 Pour le thème des trains de pays lointains voir Transiberiano in Las uvas y el viento 1954 et Oda a un tren en China in Navegaciones y regresos 1959 in Pablo Neruda, Obras, Buenos Aires, Losada, cinquième Ă©dition, 1993, vol. I., pp. 798-801 et vol. II, p. 799. 3 En el tren in Pablo Neruda, Cuadernos de Temuco 1919-1920, Barcelone, Seix Barral coll. “Biblioteca breve”, 1997, p. 85. 4 Puentes et Maestranzas de noche in Pablo Neruda, Obras, cit., vol. I, p. 52 et p. 53. 5 Panorama del Sur, Viaje, AtracciĂłn de la ciudad in Pablo Neruda, El rĂo invisible. PoesĂa y prosa de juventud, Barcelone, Seix Barral, coll. “Biblioteca breve” / “PoesĂa” n° 457, 1980, p. 192. 6 Provincia de infancia et Soledad de los pueblos in Anillos. Prosas in Pablo Neruda, Obras, cit., vol. I, p. 141 et 143. 7 Pablo Neruda, Canto general 1950 in Obras, cit., vol. I. Ă€ partir d’ici nous utiliserons, avec des modifications, la traduction française de Claude Couffon Chant gĂ©nĂ©ral, Paris, Gallimard, 1977. 8 La Frontera 1904, ibidem, p. 693. 9 Ce que je vis d’abord ce furent / des arbres, des ravins / dĂ©corĂ©s de fleurs belles et sauvages / un territoire humide, des forĂŞts en feu / et l’hiver en crue derrière le monde ». 10 J’eus pour enfance des souliers mouillĂ©s, des / troncs brisĂ©s / tombĂ©s dans la forĂŞt, dĂ©vorĂ©s par les lianes / et les scarabĂ©es, j’eus des journĂ©es douces sur / l’avoine […] ». 11 la barbe dorĂ©e de mon père partant / pour la majestĂ© des chemins de fer ». 12 Mon enfance parcourut les saisons avec autour de moi, / les rails, les châteaux de bois frais / et la maison sans ville, Ă peine protĂ©gĂ©e / par des troupeaux et des pommiers au parfum ineffable / je vĂ©cus, mince enfant Ă la forme pâlotte, / En m’imprĂ©gnant de forĂŞts vides et d’entrepĂ´ts ». 13 Ici notre traduction diverge de celle que C. Couffon propose pour estaciones » dans sa version du Chant gĂ©nĂ©ral, Paris, Gallimard, 1977, p 483. Couffon traduit estaciones » comme saisons ». Mais on peut dans la traduction française choisir le sens de gare » ou de saison ». 14 Ă€ propos des thèmes concernant les ponts et chaussĂ©es ouvrages d’art et le matĂ©riel roulant voir Puentes et Maestranzas de noche in Crepusculario 1920-1923, et Oda a la vieja estaciĂłn Mapocho en Santiago de Chile in Tercer libro de las odas 1957 et Sueños de trenes in Estravagario 1958 in Pablo Neruda, Obras, cit., vol. I, pp. 52-53 et vol. II, pp. 455 et 664. 15 Le thème du voyage en train et la terre des origines revient quelques annĂ©es plus tard dans Escrito en el tren cerca de CautĂn, en 1958 et Oda a los trenes del Sur in Navegaciones y regresos 1959 in Pablo Neruda, Obras, cit., vol. II, pp. 796 et 726. 16 Voir Ă propos de ce poème l'Ă©tude de Javier Garcia Mendez, La impregnaciĂłn consonántica y acentual La Frontera’ in Diez calas en el hacer de la poesĂa de Pablo Neruda. Residencia en la tierra y Canto general, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. “Mondes Hispanophones”, n° 26, 2001, pp. 182-194. 17 La casa in Pablo Neruda, Obras, cit., p. 695. 18 Ma maison et ses murs de planches fraĂ®ches / dont je sens encore le parfum branlante et biscornue / Maison de la frontière […] ». 19 des nuits / colĂ©reuses et sans air, des chiens qui aboyaient ». 20 Avec l’aube, mon père, sur la terre entĂ©nĂ©brĂ©e, / se faufilait dans ses trains qui hurlaient. / Vers quels archipels oubliĂ©s ? ». 21 Plus tard j’ai aimĂ© l’odeur du charbon dans la fumĂ©e, / les huiles, les essieux, leur prĂ©cision glacĂ©e, / et le train grave traversant, orgueilleuse chenille, / l’hiver allongĂ© sur la terre ». 22 Soudain les portes ont trĂ©pidĂ©. / Voici mon père ». 23 En 1963 Neruda reprend ce thème dans El padre. Ce texte s'ouvre sur une image nocturne dans laquelle l'irruption paternelle dans la maison de l'enfance recèle une menace, la fureur contenue du chef de famille. La dimension Ă©pique de la figure paternelle est insufflĂ©e dans le texte par les Ă©lĂ©ments qui l'entourent lors de son arrivĂ©e Ă la maison familiale. L'apparition nocturne du père est annoncĂ©e par les sifflets de la locomotive, et la pluie et le vent qui ajoutent Ă l'efficacitĂ© symbolique du texte. Cf. Memorial de Isla Negra in Pablo Neruda, Obras, cit., vol. II, p. 1025. voir aussi MĂ©morial de l’Ile Noire suivi de Encore, Paris, Gallimard, 1970, traduction de C. Couffon. 24 Dans ses mĂ©moires Neruda revient sur le rapport entre le train et les conditions de vie misĂ©rables du jeune poète. Cf. Las casas de pensiĂłn in Pablo Neruda, Confieso que he vivido. Memorias, Barcelone, Editorial Seix Barral, coll. “Biblioteca breve3 n° 365, 1974, pp. de page Pour citer cet article RĂ©fĂ©rence papier Pablo Berchenko, L’univers ferroviaire dans Canto general de Pablo Neruda », Cahiers d’études romanes, 10 2004, 273-284. RĂ©fĂ©rence Ă©lectronique Pablo Berchenko, L’univers ferroviaire dans Canto general de Pablo Neruda », Cahiers d’études romanes [En ligne], 10 2004, mis en ligne le 15 janvier 2013, consultĂ© le 27 aoĂ»t 2022. URL ; DOI de page Auteur Pablo BerchenkoAix Marseille UniversitĂ©, CAER Centre Aixois d’Études Romanes, EA 854, 13090, du mĂŞme auteur Paru dans Cahiers d’études romanes, 41 2020 Paru dans Cahiers d’études romanes, 30 2015 De PĂ©rez Rosales Ă Blest Gana Paru dans Cahiers d’études romanes, 6 2001 Paru dans Cahiers d’études romanes, 17 2007 Paru dans Cahiers d’études romanes, 4 2000 Paru dans Cahiers d’études romanes, 3 1999 Tous les textes... Haut de page
Venezvisiter l'exposition dans les Jardins de l'HĂ´tel de Ville du 24 avril eu 01 septembre 2014. Search and overview Cesaire neruda tagore pour un
Nous devons traverser la solitude, l’isolement et le silence pout trouver ce lieu enchanté où notre danse maladroite et chanter notre chanson mélancolique. Mais dans cette danse et dans cette chanson, les plus anciens rites de notre conscience s’accomplissent dans la réalisation de notre humanité. Pablo Neruda. Pablo Neruda. Articles liés Danse Interieure Vidéo Voyage Musical…L’extase, l’état de grâce. Vous n’êtes plus tout a fait présent sur Terre, et pourtant que le monde vous parrait beau! Tout brille, tout resplendit. Vous êtes follement amoureux, en état d’amour cosmique… La spiritualité La spiritualité n’existe pas; il n’y a que la vie dans le monde, le jeu des cinq éléments. La plus grande fraude, la plus grande escroquerie, c’est la spiritualité mais ne le répétez pas, vous vous ferez des ennemis. »Nisargadatta… Une leçon de compassion Extrait du livre La voie sacré du guerrier pacifique » de Dan Millman. Arrivé sur l’île de Molokai sur une planche de surf ayant dérivé sur l’océan pacifique pendant trois jours, Dan est guidé une nouvelle fois à travers… Commentaires Effectivement, en s’engageant vers notre propre source silencieuse nous traversons les sentiments d’isolement et de solitude pour nous immerger dans la plénitude inspiratrice du chant et de la danse qui ne sont ni mélancoliques, ni maladroits . Les poètes aiment beaucoup s’exprimer de façon romantique, et, il ne faut pas confondre solitaire et solitude, on peut très bien être solitaire et n’éprouver aucun sentiment de solitude, car notre propre source silencieuse bien que pouvant apparaître vide est au contraire infiniment pleine de Vie . Merveilleux pablo neruda … Merci raphael ! Je ne me souviens plus dans quel texte j’ai lu que » seul dans la solitude le chemin de l’Ame peut être trouvé ». Merci Raphael pour ces paroles de Pablo Neruda.. Serena
Neruda en salles le 4 janvier 2017, est un biopic rĂ©alisĂ© par Pablo LarraĂn avec Gael GarcĂa Bernal et Luis Gnecco autour du plus grand poète chilien, Pablo Neruda.La poĂ©sie est au-dessus des règles et de la ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne Chaque jour un texte pour dire la poĂ©sie, voyager dans les mots, Ă©crire les espaces, dire cette parole urgente », cette parole lente, sa libertĂ© dissidente. Pour se laisser ravir et ravager. Jean-Jacques Viton Star Salevoa le matin presque toujours il pleutsur les rues une bruine lĂ©gèrela heya est une Ă©curied’oĂą surgissent les cris les râlesles souffles lorsque les lutteurs s’entraĂ®nentdans l’odeur d’huile sucrĂ©eils perfectionnent la maĂ®trise de soila persĂ©vĂ©rance l’effortles gĂ©ants se rincent la boucherecrachent l’eau Ă©parpillent le seladaptent le tablier cĂ©rĂ©monielnouent la ceinture de soie la corde rugueusevĂ©rifient le chignon de la coiffure subtilemontĂ©e haut en forme de feuille de gingkol’un viendra de l’ouest et l’autre de l’estils pĂ©nètrent Ă sept secondes d’intervalledans le cercle d’argile et de sable noirlui frappe le sol de ses poings serrĂ©sau signal de l’attaque donnĂ© par l’éventailles corps Ă©normes sont fulgurantsĂ l’intĂ©rieur de l’œil du serpentla partie ultime est la collisionoĂą parfois les membres se cassentle triomphe se joue en trois minutes In L’annĂ©e du serpent, © 1992 Internet WikipĂ©dia Jean-Jacques Viton Contribution de PPierre Kobel La poĂ©sie est au-dessus des règles et de la ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne Chaque jour un texte pour dire la poĂ©sie, voyager dans les mots, Ă©crire les espaces, dire cette parole urgente », cette parole lente, sa libertĂ© dissidente. Pour se laisser ravir et ravager. BĂ©atrice Libert Bascule Toute nue, le matin, je m’pèse. Ai-je grossi ? Maigri ? Maintenu, en dĂ©pit des excès, mon poids plume ? Je pèse tout mes os, mes yeux, mes viscères, ma lymphe, mon sang, mes brumes, j’pèse mes mots, petits ou gros, mots composĂ©s, dĂ©composĂ©s, surcomposĂ©s, mots doux et non dits, fins et fous, mots croisĂ©s non dĂ©rivĂ©s, mots dĂ©rivĂ©s non croisĂ©s, mots Ă©ponges et boucliers, mots courants dans mes mollets, mots cernĂ©s de dĂ©licieuses parenthèses, mots rĂ©gionaux et sans valise, mots larguĂ©s dans le foutoir de la mĂ©moire, mots lĂ©gers qui n’ont pas dit leur dernier mot, mots d’enfant qui n’ont rien d’historique, jeux de mots parfois plus lourds que mots d’ordre, j’pèse tout, de la racine de mes illusions Ă la pointe de mes lexiques, j’pèse jusqu’à mon âme et mon esprit, et tout ça me pèse Ă©videmment trop d’sel, trop d’sucre, trop d’gras, trop d’absolu, mais ce qui pèse le plus dans la balance, c’est le sens Ă©minemment secret de la vie. In DĂ©charge n°188, 2020 Internet WikipĂ©dia BĂ©atrice Libert Site personnel DĂ©charge Contribution de PPierre Kobel La poĂ©sie est au-dessus des règles et de la ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne Chaque jour un texte pour dire la poĂ©sie, voyager dans les mots, Ă©crire les espaces, dire cette parole urgente », cette parole lente, sa libertĂ© dissidente. Pour se laisser ravir et ravager. CĂ©dric Demangeot Fragment d’une odyssĂ©e L’enfance est dans le lait des limbeset moi sur le sillon croiséà lĂ©cher la sueur des muraillesvers l’être et l’éclos, la grâceprĂ©caire je suismuselĂ© mais grandissantvers ma dĂ©routeĂ´ sirène, Ă´ sillageen robe vaine et cordes rougesabĂ®mĂ© dans l’éveilaimant la ronce d’espĂ©ranceet la fenĂŞtre essoufflĂ©e. In Arpa n°132, © Arpa, 2021 Internet WikipĂ©dia CĂ©dric Demangeot ActualittĂ© Contribution de PPierre Kobel La poĂ©sie est au-dessus des règles et de la ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne Chaque jour un texte pour dire la poĂ©sie, voyager dans les mots, Ă©crire les espaces, dire cette parole urgente », cette parole lente, sa libertĂ© dissidente. Pour se laisser ravir et ravager. HĂ©lène Revay J’écris depuis la voix qui m’ soupçonne le meilleur, comme le voix devient ta voix, mon corps, ton monologue est devenu retour possible mène dĂ©sormais, Ă l’impossibleun Ă©ventuel appel retient la main, d’un nouvel t’aime vraiment, mais ne t’aime pas douce ataraxie aspire Ă toujours plus de mĂ©lodie ne peut plus s’écrire et pourtant tout se crie. In La grande vitesse, © UnicitĂ©, 2021 Internet UnicitĂ© La grande vitesse Recours au poème HĂ©lène Revay Contribution de PPierre Kobel La poĂ©sie est au-dessus des règles et de la ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne Chaque jour un texte pour dire la poĂ©sie, voyager dans les mots, Ă©crire les espaces, dire cette parole urgente », cette parole lente, sa libertĂ© dissidente. Pour se laisser ravir et ravager. Felip Costaglioli La mortcouve sous ses onglesles bĂŞtes et les bestiolesqui rongentnotre caresser tout ce quihante l’Autre, j’ m’approcher toujours plusdes enfants, des femmes, desnuages et des hommesde la pierre et des arbresdes fourmis et des toitsdes maisonsdes roues de camions etdes avions, de la fumĂ©edes usinesdes rues mystĂ©rieuses, deschiens abandonnĂ©s et desfamilles. In En viager, © La Margeride, 2011Accompagnement graphique de Robert Lobet Internet Éditions de la Margeride Babelio Felip Costaglioli Contribution de PPierre Kobel La poĂ©sie est au-dessus des règles et de la ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne Chaque jour un texte pour dire la poĂ©sie, voyager dans les mots, Ă©crire les espaces, dire cette parole urgente », cette parole lente, sa libertĂ© dissidente. Pour se laisser ravir et ravager. MarĂa Sabina je suis la femme de la grande expansion des eauxje suis la femme de la mer divineje suis une femme de la rivièrela femme de l'eau qui couleune femme qui examine et qui chercheune femme de mesure et de mainsune femme de grande mesure *je suis une femme sainteune femme espritje suis une femme de la clartĂ©une femme du jourune femme saineune femme prĂŞteparce que je suis une femme qui Ă©claireune femme tonnerreune femme qui hurleune femme qui siffle *femme de l'Étoile du matinfemme de la Croix du Sudfemme de la Constellation de la Sandale, ditde la Constellation du Crochet, ditvoici ton horloge, ditvoici ton livre, ditje suis la petite femme de la vieille fontaine, ditje suis la petite femme de la fontaine sacrĂ©e, dit *femme oiseau-mouche, ditfemme Ă qui poussent des ailes, dit *je descends donc primordialeje descends donc expliciteje descend avec tendresseje descends avec la rosĂ©eton livre, mon Père, ditton livre, mon Père, ditfemme clown sous l'eau, ditfemme clown dans la mer, ditparce que je suis l'enfant du Christ, ditl'enfant de Marie, dit *je suis une femme de lettres, ditje suis une femme du livre, ditpersonne ne peut refermer mon livre, ditpersonne ne peut m'arracher mon livre, ditmon livre rencontrĂ© sous l'eau, ditmon livre de prières *je suis une femme et une mère, ditune femme mère sous l'eau, ditune femme de bons mots, ditune femme de musique, ditune femme sorcière devineresse, dit *je suis une femme lacustre, ditje suis une femme Ă©chelle, ditje suis la femme de l'Étoile du matin, ditje suis une femme comète, ditje suis la femme qui traverse l'eau, ditje suis la femme qui traverse la mer, dit In Chants des Indiens Mazatèques Internet WikipĂ©dia MarĂa Sabina Contribution de PPierre Kobel La poĂ©sie est au-dessus des règles et de la ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne Chaque jour un texte pour dire la poĂ©sie, voyager dans les mots, Ă©crire les espaces, dire cette parole urgente », cette parole lente, sa libertĂ© dissidente. Pour se laisser ravir et ravager. Pablo Neruda Ode Ă la pomme Pomme, je veux te cĂ©lĂ©brer, en m’emplissantla bouchede ton nomen te tu es nouvelle comme rienni personne,toujours juste bombĂ©edu Paradis pleineet purejoue Ă©muede l’aurore !Qu’ils sont malaisĂ©s,comparĂ©sĂ toi,les fruits de la terre, les raisins cellulaires,les manguestĂ©nĂ©breuses,les osseusesprunes, les figuessous-marines tu es pure pommĂ©e,pain embaumĂ©,fromagede la nous mordonsdans ta ronde innocenceĂ nouveaupour un instantnous sommesaussi des enfants nouveau-nĂ©s nous avons quelque chose de la pomme. Je veux une abondancetotale, la multiplicationde ta famille,je veuxune citĂ©,une rĂ©publique,un Mississippi de pommes,et sur ses rivesje veux voirtoutela populationdu mondeunie, rĂ©unie,dans l’acte le plus simple de la terre mordre dans une pomme. In Troisième livre des odes, © Gallimard, 1978 Internet WikipĂ©dia Pablo Neruda La Pierre et le Sel Pablo Neruda, un poète fraternel, une contribution de Jacques DĂ©crĂ©au Contribution de PPierre Kobel La poĂ©sie est au-dessus des règles et de la ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne Chaque jour un texte pour dire la poĂ©sie, voyager dans les mots, Ă©crire les espaces, dire cette parole urgente », cette parole lente, sa libertĂ© dissidente. Pour se laisser ravir et ravager. Marie NoĂ«l Prière sauvage Ferme ma vie avec Ta douce clĂ© Comme un jardin Ă Toi dans les murailles Et quand ces gens me viendront appeler Pour coudre ou cuire ou faire rien qui vaille, Tu leur diras Allez, voisins, allez ! L'âme d'ici, je l'ai loin emmenĂ©e. Dans la maison, près de la cheminĂ©e, Autour du puits, cherchez si vous voulez. »Serre Ton clos entre de rudes houx, EmmĂŞle autour les ronces, les Ă©pines, L'ajonc, l'ortie et le cerfeuil des fous. Si je suis lĂ , mon prochain qui chemine Aura beau faire, il ne verra pas oĂą. Il passera sans franchir la barrière Et je serai dans le soleil derrière Comme une fleur poussĂ©e Ă Tes me cacher au bois irrĂ©vĂ©lĂ©OĂą les oiseaux sont perdus sous les feuilles,LĂ , sur Ton doigt posant mon cĹ“ur ailĂ©,Je chanterai pour peu que Tu le quand ces gens qui sont des plus zĂ©lĂ©sViendront pour voir sur quelle branche – aucune ! –Le rossignol Ă Ton ciel est mĂŞlĂ©,Tu leur diras Dans le bleu de la luneIl est parti, je l'ai fait envoler. » In Les Chants de la Merci - © PoĂ©sie/Gallimard, 2003 Internet WikipĂ©dia Marie NoĂ«l Contribution de PPierre Kobel La poĂ©sie est au-dessus des règles et de la ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne Chaque jour un texte pour dire la poĂ©sie, voyager dans les mots, Ă©crire les espaces, dire cette parole urgente », cette parole lente, sa libertĂ© dissidente. Pour se laisser ravir et ravager. Pierre Reverdy La pensĂ©e redescend de ses plus hauts Ă©tagesII n'y a plus de ressortUne vapeur sacrĂ©e envahit le paysageJe veux dire que la mortA dĂ©jĂ pris presque toute la place dans la pageEt comme le vent du soir crie de plus en plus fortJe ne saurai jamais ce que j'aurais dĂ» direNi ce que j'aurai fait en dehors du dĂ©lireĂ€ prĂ©sent tout se taitLa passion refroidie lentement se retire Du bon ou du mauvaisDu meilleur ou du pireII ne reste pas de regretsDe soubresauts de songesDe tentatives avortĂ©esDe grimaces ou de mensongesCar il n'y a rienAu fond plus transparent des chosesQui vaille le mal qu'on se donnePour en dire la vĂ©ritĂ©Puisque le nĂ©ant mĂŞmeDans sa gangue d'Ă©pongeEst encore plus surfait Le vent se taitLa voix se taitCette voix sans timbreSans couleurSans aucune vibration d'aucune sorteCes mots qui n'ont ni forme ni saveurComme les fruits les plus exquis sur une langue sans papillesEt qui viennent pourtant Inscrire en mon esprit Les signes lumineux ObsĂ©dants et prĂ©cis Comme les inscriptions sacrĂ©es En langues mortes De cet effondrement de l'ĂŞtre conscientII reste la façade du palais aux mille ridesOĂą glisse le coin d'un sourireDans la rature Ă©blouissante du prĂ©sentQuel que soit le momentOĂą dire et ne pas direSoulève dans la coupeLe mĂŞme tremblementDe ces grands coups de ventQui soufflent les cervellesDe celle qui tient bonĂ€ celle qui chancelleSous l'effort d'un suprĂŞme Ă©lan Pour connaĂ®tre pour aimer pour ĂŞtre pour savoir savourer la vie Savoir vivre et mourir Dans la mĂŞme tempĂŞte D'un mĂŞme glissement Et sur la mĂŞme ligne Dans cet espace nul qui sans cesse recule Plus sombre au verseau du nĂ©antCe nĂ©ant auquel je faisaisallusion tout-Ă -l'heureEt d'ici lĂ vous n'aurezmĂŞme pas le tempsDe savoir qui rit ni qui pleure In Sable mouvant, © PoĂ©sie/Gallimard, 2003 Internet WikipĂ©dia Pierre Reverdy La Pierre et le Sel Pierre Reverdy, un poète mystique Ă l’aube du surrĂ©aliste, une contribution d’HĂ©lène Millien Contribution de PPierre Kobel La poĂ©sie est au-dessus des règles et de la ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne Chaque jour un texte pour dire la poĂ©sie, voyager dans les mots, Ă©crire les espaces, dire cette parole urgente », cette parole lente, sa libertĂ© dissidente. Pour se laisser ravir et ravager. Myette Ronday Ne pas dĂ©tacher les yeuxde la vague suivante, survenantĂ un rythme rĂ©gulier,mĂ©tronomique, presque respiration s’harmonise d’exceptionĂ celle de cette vague unique,rĂ©pĂ©titive, qui n’en finit pas de se dĂ©vidersous les lueurs diaprĂ©es de l’ peine formĂ©e, elle s’ourle d’une Ă©cume blancheet glisse, rapide, s’effilochant jusqu’à la rive,oĂą elle s’étale et s’efface, en partie absorbĂ©epar le sable, en partie en un retrait sur soi,recouvrant sur le rivage de la viedes coquillages et des dĂ©bris d’épaves,un peu plus tĂ´t ou quelques siècles auparavant. In DĂ©charge 192, © DĂ©cembre 2021 Internet Babelio Myette Ronday DĂ©charge Contribution de PPierre Kobel La poĂ©sie est au-dessus des règles et de la ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne Chaque jour un texte pour dire la poĂ©sie, voyager dans les mots, Ă©crire les espaces, dire cette parole urgente », cette parole lente, sa libertĂ© dissidente. Pour se laisser ravir et ravager. Jean-Claude BarbĂ© Au plafond les bateaux Au plafond les bateaux pendent comme des lustresC’est un rĂŞve qui flotte au-dessus de mon frontVaisseaux et sous-marins que menèrent d’illustresCapitaines se perdre oĂą la vue s’interromptLe prĂ©cipice attend ma venue Le sommeilMe guette Ă la croisĂ©e des chemins qui dĂ©collentLa terre s’arrondit pour gober le soleilDont la coquille usĂ©e roule dans les rigolesLe vent pousse l’aiguille et le temps s’accĂ©lèreMa barbe a dĂ©jĂ fait le tour de la maisonLa fosse ne peut plus prendre de locatairesEn un clin d’œil on voit dĂ©filer les saisonsAu mur qui la projette on prĂ©fère son ombreSi l’insecte essayait de ne plus travaillerSi le silence avait pour dĂ©cor les dĂ©combresOn saurait comme moi sur l’univers bâillerMais je change de lit dès qu’un signal sonoreTraverse mon cerveau comme un regard pointuMĂŞme mes ennemis me quittent quand je dorsAu rĂ©veil j’ai proscrit mes grâces de tortueJ’enfonce dans la boue mon visage inconnuEt j’examine avec circonspection les masquesGonflĂ©es les joues ont l’air de belles fesses nuesUn moment puis soudain l’ensemble devient flasqueEt je dĂ©truis l’image en brutalisant l’eauD’oĂą s’envole une lampe au moteur invisibleC’est la lune — elle laisse un trou dans le tableauJe dirige d’un doigt mon train vers cette cibleUn cheval aussi vieux que son fiacre salueLe dĂ©part des fusĂ©es sur la piste d’envolPilote et passagers semblent irrĂ©solusSi les astres n’étaient au fond que des luciolesCoupĂ© en deux le ver trouve un autre lui-mĂŞmeIls creuseront la terre et pourront s’évaderS’ils dĂ©livrent mon cĹ“ur qu’il fasse le troisièmeEt roule derrière eux sur le ciel comme un dĂ© In BientĂ´t l’éternitĂ© m’empĂŞchera de vivre, © le RĂ©algar, 2021PrĂ©face de Pierre Vandrepote Internet Pierre Vandrepote Jean-Claude BarbĂ©, l’aventure inconnue d’être poète Éditions le RĂ©algar Contribution de PPierre Kobel La poĂ©sie est au-dessus des règles et de la ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne Chaque jour un texte pour dire la poĂ©sie, voyager dans les mots, Ă©crire les espaces, dire cette parole urgente », cette parole lente, sa libertĂ© dissidente. Pour se laisser ravir et ravager. Mona Malacar Il y a de la colle sur les branchesmais les oiseaux se reproduisentJe marche dans les dunes blanches et la bruyèreje siffle des prières Ă l’avifaunej’arrache les autocollants du sentierje gratte la peinture des arbresje gratte l’écorce jusqu’à la sèveSous la rĂ©sine qui collechaudecouleur Ă©paisseje me laisse aller Ă la punitionle corps enduit de plumesL’harmonie se trouve au bout de la paradede l’exhibitionj’ai appris de l’exilquitter la ville n’est pas la bonne directionMa peau brĂ»lĂ©e n’est plus fragilej’ai trouvĂ© au châteauune rĂ©sidence sans chiffreoĂą le nom des filles dureAu dos de l’ordonnance on peut Ă©crireune prescription pour la concordeunion des cĹ“urs et des volontĂ©s qui produit la paix In Au bout des doigts que de la kĂ©ratine, © 10 pages au carrĂ©, 2021 Internet 10 pages au carrĂ© Contribution de PPierre Kobel La poĂ©sie est au-dessus des règles et de la ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne Chaque jour un texte pour dire la poĂ©sie, voyager dans les mots, Ă©crire les espaces, dire cette parole urgente », cette parole lente, sa libertĂ© dissidente. Pour se laisser ravir et ravager. Jacques Morin Comment se rĂ©soudreĂ quitter le monde des siensdisparaĂ®tre n’est rienlaisser le vide qu’il y eutet faire place netterejoindre la terre, la poussièrecosmiqueretrouver le nĂ©antbĂ©antComment se rĂ©soudreĂ quitter les siens le mondele malheur est soudainle chagrin infinine plus avoir de motne plus avoir de regard,de silence, de sourireComment se dissoudreLe sujet est si dĂ©rangeantque j’ai du mal Ă m’y frotterĂ m’y remettreje l’évite je musardeje contourne j’escamoteil reste bien prĂ©sentimmĂ©diat, directdurpleinentier dans son absolutismeon ne sait pas mesurerfragile et faible face Ă l’empire du rien In Mien Tien Lien, © DĂ©charge, 2022 Internet WikipĂ©dia Jacques Morin WikipĂ©dia DĂ©charge Contribution de PPierre Kobel La poĂ©sie est au-dessus des règles et de la ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne Chaque jour un texte pour dire la poĂ©sie, voyager dans les mots, Ă©crire les espaces, dire cette parole urgente », cette parole lente, sa libertĂ© dissidente. Pour se laisser ravir et ravager. Angela GarcĂa MĂŞme dressĂ©e en moi l’eau court,Comme dans un lit,Et je suis l’eau,En quelque point Ă l’intĂ©rieur de moi,Elle se forme,Elle surgit dans mon sexeEt dĂ©bouche Ă l’ocĂ©an de l’ perds membres et formeParce que je suis l’air,LĂ©gères dans les particulesQue je respireTout est un jardin infiniOĂą la douleur est impossibleJe suis le publicEt je suis le dieu de la perds mes organes et mes sensJe ne suis qu’une porte. In Henri Deluy, Une anthologie immĂ©diate © fourbis, 1996Traduction de l’espagnol Colombie par Henri Deluy Contribution de PPierre Kobel La poĂ©sie est au-dessus des règles et de la ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne Chaque jour un texte pour dire la poĂ©sie, voyager dans les mots, Ă©crire les espaces, dire cette parole urgente », cette parole lente, sa libertĂ© dissidente. Pour se laisser ravir et ravager. Pierre Dhainaut Ariane Je veux dormir, je porte un masque,la chambre dĂ©laissĂ©e,les draps sont trop blancs, sont trop arase,le sable court après le sable,en aura-t-il cessĂ© bientĂ´tde s’en prendre aux murs comme Ă la mĂ©moire ?et malgrĂ© moi les mains se lancent,malgrĂ© l’espace infirme elles me sont rendues,compactes, de sève obscure,la gorge de mĂŞme, la gorge captive,comment rejoindre l’horizonsi l’on Ă©teint l’aubier,la force du silence ?Nuit de personne, nuit sans paupières,je m’y reconnais tout de suite avancer, se donner,n’avoir confiance qu’en l’ apparais comme un arbre chancelleet garde le soleil Ă l’entrĂ©e du rivage,la houle, le ventnous avaient-ils quittĂ©s ?Houle puissante, vent qui brasille,le chant de leur lumière,une Ă©treinte l’incarne en l’écoutantnous mettre au monde,une Ă©treinte unanime. In Dans la lumière inachevĂ©e, © Mercure de France, 1996 Internet WikipĂ©dia Pierre Dhainaut La Pierre et le Sel Entretien avec Pierre Dhainaut Contribution de PPierre Kobel La poĂ©sie est au-dessus des règles et de la ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne Chaque jour un texte pour dire la poĂ©sie, voyager dans les mots, Ă©crire les espaces, dire cette parole urgente », cette parole lente, sa libertĂ© dissidente. Pour se laisser ravir et ravager. Marie-JosĂ©e Desvignes La pluie dĂ©gouline longtemps – entre les fibres de mon cerveau – la vie me fuitje me tiens debout au-devant des dunes brumeusesultime danse au jour finissantJ’essaie de m’unir Ă cette nuit qui m’appelleC’est une nuit nouvelleMa voix se crispe dans l’étreinte du vent,Mes bras enserrent l’anneau de lune,Les limites du jour accrochent fĂ©brilement la LumièreintemporelleAgrippĂ©e aux marches du temps,je prends dans mes bras cet enfant de la nuitet sa douceur tremblanteet mon cĹ“ur s’ouvre immensesur un Amour infinim’unit Ă la consolation ultimegoĂ»te sans pudeur Ă cette libertĂ©. In Requiem, © Cardère, 2013Encres de Marie-JosĂ©e Desvignes Internet L’Harmattan Éditions Cardère Contribution de PPierre Kobel La poĂ©sie est au-dessus des règles et de la ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne Chaque jour un texte pour dire la poĂ©sie, voyager dans les mots, Ă©crire les espaces, dire cette parole urgente », cette parole lente, sa libertĂ© dissidente. Pour se laisser ravir et ravager. Thierry Metz L’écriture parfois comme un vide. Comme un seau qu’il ne faut pas lui cette charge je j’arrive Ă franchir ce qui, dans mes pas est le plus de lien qu’avec ce mot. Hors des tenir je me suis je dans la nuit enfin dĂ©livrĂ©. Dans la nuit, dans le de dire oĂą l’on cette langue. Hors du je n’allume pas. Mais comme un potier, j’aperçois l’intĂ©rieur du four, son rougeoiement. Je m’endors comme du me rĂ©veille. Il ciel est dur sous ma main. Je devrais me lever mais je reste encore un instant. La pluie ne m’a jamais courbĂ©. In Terre, © Pierre Mainard, 2021Peintures de VĂ©ronique Gentil Internet Pierre Mainard Terre La Pierre et le Sel Contribution de PPierre Kobel La poĂ©sie est au-dessus des règles et de la ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne Chaque jour un texte pour dire la poĂ©sie, voyager dans les mots, Ă©crire les espaces, dire cette parole urgente », cette parole lente, sa libertĂ© dissidente. Pour se laisser ravir et ravager. Yvonne Caroutch Le fleuve qui traversa la chambre noire ne finira jamais de hanter tes nuits de papier dĂ©coupĂ© Obscure prĂ©sence obsĂ©dante et son doublele berger de tes angoisses dĂ©chire la tenture vĂ©gĂ©tale des anciens jours de ces temps profilĂ©s comme des images de lanterne magique de ces pays de lunes courtes Ă la limite du souffleVoyant dĂ©chu pour un baiser qui mord tu bois le vin Ă©pais dans les dĂ©dales blancs Un corps Ă©loge d’une fontaine a chu entre tes jambes de sableQuand aboliras-tu le lancinant Ă©cart entre l’eau dormante et la plaie jamais refermĂ©e. In PoĂ©sie fĂ©minine d’aujourd’hui, © PoĂ©sie 1 n°6, 1969 Internet WikipĂ©dia Francesca-Yvonne Caroutch temporel Yvonne Caroutch Contribution de PPierre Kobel La poĂ©sie est au-dessus des règles et de la ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne Chaque jour un texte pour dire la poĂ©sie, voyager dans les mots, Ă©crire les espaces, dire cette parole urgente », cette parole lente, sa libertĂ© dissidente. Pour se laisser ravir et ravager. Jean-Pierre Vidal Le vent du poèmeme prend et me laissesans recours sans retourautre que son caprice obligĂ©son devoir de ventsa loi inexorable et rebelle Ă toute n’aime pas le vent !Je n’aime pas la poĂ©siequi est sans vouloirsans souci de vĂ©ritĂ©et pourtant par elle seulementje visdans l’unique vĂ©ritĂ© de ce vent moqueur. In Le vent la couleur, © Le Silence qui roule, 2021Illustrations de Marie Alloy Internet WikipĂ©dia Jean-Pierre Vidal Le Silence qui roule Contribution de PPierre Kobel La poĂ©sie est au-dessus des règles et de la ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne Chaque jour un texte pour dire la poĂ©sie, voyager dans les mots, Ă©crire les espaces, dire cette parole urgente », cette parole lente, sa libertĂ© dissidente. Pour se laisser ravir et ravager. JoĂ«lle Basso je me lance de sang-froid sur la voie rapideagile comme l’indien sur le sentier de guerreje ne veux pas perdre mon scalp ni mon bras ni mes jambeshachĂ©e menu comme Émile Verhaeren par le train de Parisni Ă©tranglĂ©e par mon châle pris dans les roues d’une autocomme entre Nice et Cannes affolĂ©e la belle Isadoraje ne veux pas finir en bouillie dans de la tĂ´lecomme Albert Camus ou bien Roger Nimierni sous une estafette comme Barthes Rolandavec pour olifant l’alarme du Samuni valdinguer comme Louis Nucera et tordre ma bicyclettesur le bitume oĂą les voitures foncent ivres de leurs feuxni chuter libre d’un avion comme Antoine de Saint-ExupĂ©ryen mission de guerre au large de la Corseou le mexicain Juan Rulfo papa de Pedro Paramoentière je veux qu’on m’enterre et debout ! In Multiples n°76, 2010 Contribution de PPierre Kobel La poĂ©sie est au-dessus des règles et de la ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne Chaque jour un texte pour dire la poĂ©sie, voyager dans les mots, Ă©crire les espaces, dire cette parole urgente », cette parole lente, sa libertĂ© dissidente. Pour se laisser ravir et ravager. Henri Michaux L’oiseau qui s’efface Celui-lĂ , c'est dans le jour qu'il apparaĂ®t, dans le jour le plus Il bat de l'aile, il s'envole. Il bat de l'aile, il s'efface. Il bat de l'aile, il se pose. Et puis il n'est plus. D'un battement, il s'est effacĂ© dans l'espace blanc. Tel est mon oiseau familier, l'oiseau qui vient peupler le ciel de ma petite cour. Peupler ? On voit comment...Mais je demeure sur place, le contemplant, fascinĂ© par son apparition, fascinĂ© par sa disparition. In La vie dans les plis, © PoĂ©sie/Gallimard, 1990 Photo VĂ©ronique Lanycia Internet WikipĂ©dia Henri Michaux La Pierre et le Sel Relire Michaux, une contribution d’Alain Roussel Contribution de PPierre Kobel La poĂ©sie est au-dessus des règles et de la ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne Chaque jour un texte pour dire la poĂ©sie, voyager dans les mots, Ă©crire les espaces, dire cette parole urgente », cette parole lente, sa libertĂ© dissidente. Pour se laisser ravir et ravager. Sylvia Plath Chant du matin Amour, l’amour a rĂ©glĂ© le rythme de ton cĹ“ur comme une grosse montre d’or. La sage-femme a giflĂ© les plantes de tes pieds, et le pur cri de toi Pris sa place aussitĂ´t parmi les voix rĂ©sonnent Ă la gloire de ta venue. Statue nouvelleDans un musĂ©e rempli de courants d’air. Ta nuditĂ©Menace notre sĂ©curitĂ©. Nous t’entourons comme des murs ne suis pas plus ta mèreQue le nuage qui distille un miroir oĂą longuement se reflĂ©terAvant de disparaĂ®tre au grĂ© du la nuit ton souffle de papillonVibre au milieu des roses toutes roses. Je m’éveille et j’écoute Un ocĂ©an lointain roule dans mon seul cri et je saute hors du lit, trĂ©buche, bovine et florale Dans ma chemise de nuit ouvres une bouche aussi nette qu’une gueule de chat. La vitrePâlit et ravale ses Ă©toiles. Alors tu essaiesTa poignĂ©e de notes ;Les voyelles lumineuses s’élèvent comme des ballons. In Ariel, © Gallimard, 2011Traduction par ValĂ©rie Rouzeau Bibliographie partielle Sylvia Plath, Oeuvres, Quarto/Gallimard, 2011 Internet WikipĂ©dia Sylvia Plath WikipĂ©dia Ariel Contribution de PPierre Kobel La poĂ©sie est au-dessus des règles et de la ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne Chaque jour un texte pour dire la poĂ©sie, voyager dans les mots, Ă©crire les espaces, dire cette parole urgente », cette parole lente, sa libertĂ© dissidente. Pour se laisser ravir et ravager. Ted Hughes St Botolph’s Notre revue n’était qu’un prĂ©ludeĂ€ la soirĂ©e, Ă la fĂŞte. J’avais prĂ©ditUn coĂ»t dĂ©sastreux une certitude PlanĂ©taire, selon le livre de et la pleine lune en conjonctionOpposĂ©s Ă VĂ©nus. D’après ce livre,Un coĂ»t dĂ©sastreux. Particulièrement pour mon Soleil natal, une conjonction clouĂ©e en plein centre de mon un astrologue fataliste, ce n’est rien ou presque, Un frĂ´lement d’aile de chauve-souris, facile Ă Chaucer serait restĂ© chez lui, avec son aurait cherchĂ© Ă localiser les planètes avec plus de prĂ©cision,Approfondi ses recherches. Quoi d’autre ? J’ai laissĂ© De plus sĂ©rieux astrologues s’inquiĂ©terDe cette conjonction, mon Soleil et ta planète natale Mars. Et ChaucerAurait attirĂ© l’attention sur la position, ce jour mĂŞme,Du Soleil en Poissons, en conjonction avec ton ascendant,En opposition prĂ©cise avec mon Neptune,Et fixĂ© dans ma Maison Dix,Celle de la fortune, bonne ou Chaucer, je crois, aurait nous aurait convaincus, d’un triste hochement de tĂŞte, Ce jour oĂą le système solaire nous a mariĂ©s Que nous le sachions ou non. Falcon Yard Une petite amie comme une arbalète chargĂ©e. Les ondes sonoresJouĂ©es, torturĂ©es, par le groupe de jazz Joe Lyde’s couloirComme le pont inclinĂ© du Titanic Un film muet, avec tout ce vacarme au-dessus. Soudain — C’était une idĂ©e de Lucas — soudain, vision. Premier instantanĂ©, unique,IrrĂ©vocable, fixĂ© dans un grandeQue jamais ensuite. Si mince, te balançant ,C’était comme si tes jambes d’AmĂ©ricaine, longues, parfaites,N’en finissaient pas. Cette main, s’ouvrant toute grande, Ces longs doigts, ceux d’une danseuse, ou d’un le visage — une boule de joie, t’ai vue lĂ , plus radieuse, plus rĂ©elleQue pendant toutes les annĂ©es qui ont suivi,Comme si je t’avais vue cette fois-lĂ seulement, et plus cheveux flottant librement, ce rideauTendu sur ton visage, ta cicatrice. Et ton visageUne balle de caoutchouc, une boule de joieAutour de ta bouche, rieuse, aux lèvres d’Africaine, Peintes en rouge, rouge sombre, Ă©pais. Et tes yeux,SerrĂ©s, perdus dans ton visage, un faisceau de diamantsIncroyablement brillant, brillant comme un faisceau de larmes,Des larmes de joie peut-ĂŞtre, un concentrĂ© de avais l’intention de m’abasourdir Avec ta vivacitĂ©. Du reste de cette soirĂ©e,Je ne me souviens de rien ou presqueJe me suis Ă©chappĂ© avec ma petite amie. De rien Sinon de sa fureur près d’une porte,Et de ses questions sur ton foulard bleu dans ma poche,Et l’empreinte de tes dents, un arc de cercle enflĂ© Qui allait marquer mon visage un mois durant, Et moi pour toujours. In Birthday Letters, © PoĂ©sie/Gallimard, 2015Traduction par Sylvie Doizelet Bibliographie partielle Connie Palmen, Ton histoire Mon histoire, Actes Sud, 2018 – Ttraduction par Arlette Ounanian Internet WikipĂ©dia Ted Hughes WikipĂ©dia Birthday Letters Contribution de PPierre Kobel La poĂ©sie est au-dessus des règles et de la ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne Chaque jour un texte pour dire la poĂ©sie, voyager dans les mots, Ă©crire les espaces, dire cette parole urgente », cette parole lente, sa libertĂ© dissidente. Pour se laisser ravir et ravager. Jeanine Baude Plus que jamaishabiter le silenceles vies vĂ©cuesVos ancĂŞtresont rejointLe deuils’est Ă©critsur vos facesLa nuit d’hiverfut longuele printempssans bourgeonsLes cruesabondantesLa diguen’a pas rĂ©sistéà l’assautLe partage des eauxfut net In Ĺ’uvres poĂ©tiques, tome 1, © La rumeur libre, 2015 Internet WikipĂ©dia Jeanine Baude Recours au Poème Jeanine Baude, les vagues lui appartiennent par Carole Mesrobian Éditions Bruno Doucey Contribution de PPierre Kobel La poĂ©sie est au-dessus des règles et de la ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne Chaque jour un texte pour dire la poĂ©sie, voyager dans les mots, Ă©crire les espaces, dire cette parole urgente », cette parole lente, sa libertĂ© dissidente. Pour se laisser ravir et ravager. Paul Celan Grille de parole Rond d’un Ĺ“il entre les animal paupièrerame vers le haut,permet un nageuse, sans rĂŞve et morose le ciel, gris-cĹ“ur, doit ĂŞtre dans la bobèche de fer,le copeau fumeux cracheur de sens que donne la lumièretu devines l’âme.Si j’étais comme toi. Si tu Ă©tais comme passous un seul et mĂŞme alizĂ© ?Nous sommes des Ă©trangers.Carrelage. Dessus,serrĂ©es l’une contre l’autre, les deuxflaques gris-cĹ“ur deuxpleines bouches de silence. In Choix de poèmes, © PoĂ©sie/Gallimard, 1998Traduction de l’allemand et prĂ©face par Jean-Pierre Lefebvre Internet WikipĂ©dia Paul Celan Gallimard Choix de poèmes Contribution de PPierre Kobel La poĂ©sie est au-dessus des règles et de la ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne Chaque jour un texte pour dire la poĂ©sie, voyager dans les mots, Ă©crire les espaces, dire cette parole urgente », cette parole lente, sa libertĂ© dissidente. Pour se laisser ravir et ravager. Audre Lorde Les femmes Dan dansent avec des Ă©pĂ©es Ă la main pour marquer le temps oĂą elles Ă©taient des guerrières Je ne suis pas tombĂ©e du cieljene descends pas non plus d’une plaie de sauterellesboire de la terre ma couleur et ma forceet je ne viens pas comme la pluieen offrande ou symbole du futur de la terrej’arrive comme une femmenoire et ouvertequelquefois je tombe comme la nuitdouceet terribleseulement lorsque je dois mourirafin de me n’arrive pas comme un guerrier secretune Ă©pĂ©e dans la bouchecachĂ©e derrière ma languerĂ©duisant ma gorge en lambeauxsoumise aux ordres avec le souriretandis que le sangs’écoule et sortpar les orifices des deux moules sacrĂ©ssur ma comme une femmeque je suisrĂ©pandant par les nuitsrires et promesseet chaleur sombrerĂ©chauffant tout ce que je touchede vivantne consumantquece qui est dĂ©jĂ mort. In La Licorne noire, © L’Arche, 2021- Traduction de l’anglais et prĂ©face par Gerty Dambury Internet WikipĂ©dia Audre Lorde L’Arche La Licorne noire Contribution de PPierre Kobel
Surla première composition, le poème de Pablo Neruda est mis en beauté par Victor Jara avec une modestie et une intelligence musicale assez uniques. Cette chanson est une métaphore du départ de l’être aimée, de son absence, de son esprit perdu dans les ténèbres d’un sommeil profond et encore vivant.Tags si rien ne nous sauve de la mort, au moins lamour devrait nous sauver de la vie, nous sauve de la mort, citation de mort, lamour devrait nous sauver de la vie, citation amoureuse, citation de la vie, citation de pablo neruda sur la mort, lamour et la vie, citation damour et de vie de mort, citation de pablo neruda sur lamour et la vie, citation photo de pablo neruda, citation de pablo neruda Si rien ne nous sauve de la mort, au moins l'amour devrait nous sauver de la vie. -Pablo Neruda Coussin de solPar quotestoenjoyTags aimer comme si tu ne serais jamais blessé, danse comme si personne ne regardait, danse, william purkey, inspirant, amour, citation, tu dois danser comme si personne ne regardait, et vivre comme son paradis sur terre, tu dois danser comme si personne ne regardait lamour comme si tu ne serais jamais blessé chanter comme si personne nécoutait et vivre comme son paradis sur terre, vie, danser comme si personne ne regardait la signification de la citation, william w purkey danse comme, citations blessées, chanter, cœur, coeur fendu, coup de cœur, platon, nicole krauss, dr seuss, martin luther king jr, pablo neruda, sarah dessen, lao tzu, william shakespeare et robert fulghum, des couples, couple, texte, citations, zen, paix, mandala, chakra, namaste, esprit, cool, méditer, symbole, om, religion, spiritualité, drôle, hindou, yogi, fleur, inde, lotus, éclaircissement, psychédélique Citation inspirante de William W. 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