🐂 Supplément Au Voyage De Bougainville Résumé Par Chapitre
Introduction: Ce texte est extrait du ?supplément? de l?oeuvre de Bougainville ?Voyage autour du monde? (1771) dans laquelle il raconte son voyage. Diderot le lit, et choqué par les préjugés que ce carnet de bord contient, il décide de publier un ?supplément?, ce qui apparaît comme une critique, sous entendant une insuffisance de l
Supplément au Voyage de Bougainville ou Dialogue entre A et B sur l’inconvénient d’attacher des idées morales à certaines actions physiques qui n’en comportent pas conte philosophique de Denis Diderot. Résumé Les protagonistes du dialogue de Diderot, A et B, discutent du Voyage autour du monde du navigateur français Louis Antoine de Bougainville récemment paru en 1771. B propose deparcourir un prétendu Supplément qui remet en question certaines évidences énoncées par Bougainville. Deux passages de ce supplément sont insérés dans la discussion Les adieux du vieillard, et le long Entretien de l’aumônier et d’Orou. Chapitre 1 Jugement du voyage de Bougainville Au moment où il commence, le dialogue a l’air d’être la suite d’une conversation. Les deux personnagesattendent que le brouillard se lève pour continuer leur périple. B est en train de lire le Voyage autour du monde de Bougainville. A, qui n’a pas lu cet ouvrage interroge B sur la personnalité de Bougainville un homme curieux qui passe d’une vie sédentaire et de plaisirs au métier actif, pénible, usant et dissipé du voyageur » et sur son voyage, ce qui permet à B de rappeler les grandes étapes deson périple. Ensuite sont évoquées les difficultés rencontrées les éléments naturels, les maladies, les dégâts matériels, la difficulté d’avoir des secours. Puis ce sont des considérations sur des événements particuliers l’attitude colonisatrice desJésuites au Paraguay et leur expulsion ; la remise en cause du gigantisme des Patagons, tels que les avait décrits Magellan ; la sagesse et laqualité de vie des sauvages, tant que leur sécurité n’est pas en danger ; la présentation d’Aotourou, le tahitien qui accompagna Bougainville à Paris et des remarques sur la difficulté de rendre compte des mœurs européennes tant elles diffèrent des leurs. Le chapitre se termine par des considérations d’ordre météorologique le brouillard s’est levé, les deux compagnons vont pouvoir continuer leurbalade. Devant la curiosité de A, B l’encourage à lire la suite du récit de Bougainville … tenez, lisez, allez droit aux adieux que fit un des chefs de l’île à nos voyageurs … ». Chapitre 2 Les adieux du vieillard [modifier] Au moment du départ des Européens, le vieillard, celui qui s’était retiré et enfermé dans un mutisme total à l’arrivée des Européens, figure emblématique de lasagesse, adresse un discours, d’abord à ses compatriotes il leur reproche de s’émouvoir du départ de ceux qu’il considère comme des envahisseurs, leur rappelant que c’est plutôt leur arrivée sur l’île qu’il faut déplorer. Il les met en garde contre leur éventuel retour, qui serait fatal pour chacun d’eux et il leur prévoit un avenir sombre … un jour, vous servirez sous eux, aussi corrompus,aussi vils, aussi malheureux qu’eux. » Puis il s’adresse à Bougainville, le chef des brigands », avec mépris. Il le blâme de son influence néfaste sur les Tahitiens et fait un portrait machiavélique des Européens qui ont eu pour seul but de détruire leur bonheur. Très rapidement le discours se transforme en un éloge de la vie sauvage et un réquisitoire contre les Européens. Il énumère lesdifférents méfaits causés par l’expédition les dénaturer, éveiller en eux la jalousie et la rivalité, violer leur liberté, voler leurs biens, ne pas les avoir respectés comme eux-mêmes les avaient respectés, les pervertir et leur apprendre le mal. Par delà cette accusation, on peut lire une satire de l’attitude des peuples dits civilisés qui ne sont que des empoisonneurs des nations ». Pour finir, ilimplore la malédiction pour Bougainville et son équipage Va, et puissent les mers coupables qui t’ont épargné dans ton voyage, s’absoudre et nous venger en t’engloutissant avant ton retour. ». A et B ne commentent pas vraiment les propos du vieillard mais ils s’attardent à justifier la véracité du discours. En effet, ce passage n’existe pas chez Bougainville et Diderot, pour donner de la…
ParAmélie Vioux. Discours du vieillard, Supplément au voyage de Bougainville, Diderot : analyse. 22 décembre 2015. 29 commentaires . Par Amélie Vioux. L’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert. 4 août 2018. Commenter. Par Amélie Vioux. Supplément au voyage de Bougainville, l’aumônier : commentaire. 13 février 2016. 10 commentaires . Par Amélie Vioux.
Supplément au voyage de Bougainville le mode de vie des Tahitiens comme modèle des Lumières Nous vous proposons ici un voyage vers des contrées caressées par les alizés avec l’esprit critique de Denis Diderot 1713-1784. En effet, dans ce Résumé de Supplément au voyage de Bougainville, vous découvrirez que le philosophe des lumières est critique quant à ce qu’il a pu lire du Voyage autour du monde de l’explorateur et navigateur français Louis-Antoine de Bougainville 1729-1811, paru en 1771. Ce journal de bord relate la circumnavigation de Bougainville entre 1766 et 1769. Dans son Supplément au voyage de Bougainville, Denis Diderot met en scène deux protagonistes nommés A et B. B souhaite présenter un soi-disant supplément au récit de Bougainville remettant en question certains faits. Cinq chapitres développent cet argumentaire. Chapitre 1 Amorce du récit et considérations générales sur le voyage de Bougainville Dans ce premier chapitre du Supplément au voyage de Bougainville, les deux personnages attendent que le brouillard disparaisse afin de pouvoir continuer leur cheminement. Dans cette attente, B lit le Voyage autour du monde du célèbre navigateur ainsi qu’un soit-disant supplément à ce récit. A n’a jamais lu ledit ouvrage et questionne son compagnon sur la nature de l’auteur. B résume ainsi les grandes étapes de ce périple autour du monde. B aborde les difficultés rencontrées par les deux navires de l’expédition La Boudeuse et L’Etoile lutte contre les éléments naturels, avaries, maladies, rationnement, etc. La navigation n’était pas chose aisée même au Siècle des Lumières. Puis B évoque certains faits relatés dans divers autres récits de voyage l’expansionnisme colonial des Jésuites du Paraguay et leur expulsion, la rumeur des géants vivants en Patagonie, la sagesse et la qualité de vie des habitants des îles du Pacifique ou encore l’histoire du Tahitien, Aotourou, qui accompagna Bougainville jusqu’en métropole. A démontre un vif intérêt pour ce Supplément au voyage de Bougainville. B l’encourage alors dans la lecture de ce récit complémentaire. Dans le chapitre suivant, notre Résumé de Supplément au voyage de Bougainville présente un supposé extrait du Supplément dont B faisait l’éloge à A. Chapitre 2 L’hostilité du vieux Tahitien à l’encontre de Bougainville Dans la suite du Supplément au voyage de Bougainville, Denis Diderot donne la réplique à un vieillard indigène qui reproche aux habitants de l’île d’être tristes du départ des Français. En tant que figure de sagesse, les propos du vieillard sont forts. Il considère les voyageurs comme des envahisseurs. Leur visite ne doit pas être un sujet de joie mais d’inquiétude. Quand ils reviendront, ils corrompront son peuple avec leurs mœurs divergentes et mauvaises. Dans ce passage du Supplément au voyage de Bougainville, le vieillard s’adresse directement à Bougainville qu’il nomme chef des brigands ». L’influence de son équipage est mauvaise pour les Tahitiens. Le bonheur édénique » de ces derniers est troublé. Le lecteur est littéralement plongé dans un réquisitoire pour défendre la vie sauvage des insulaires face à la prétendue civilisation européenne. Le vieux Tahitien va jusqu’à souhaiter la mort de Bougainville et de son équipage sur le chemin du retour. Ainsi garderont-ils secrète la découverte de Tahiti. Dans son Supplément au voyage de Bougainville, Denis Diderot affirme que Bougainville a vraiment vécu cette entrevue avec le vieux Tahitien mais qu’il n’a pas voulu la retranscrire en raison de son hostilité. Dans la suite de notre Résumé de Supplément au voyage de Bougainville, nous verrons que Diderot offre à son lecteur un prétendu passage du Supplément que lit B. Chapitres 3 et 4 du livre de Diderot l’entretien entre un Tahitien et un jésuite Deux personnages sont introduits. Orou, un hôte âgé d’une trentaine d’années qui est marié et père de trois filles. Un aumônier jésuite du même âge qu’Orou. Un fait étonnant mais établi dans les mœurs tahitiennes, l’hôte offre une de ses quatre épouses à l’aumônier pour la nuit. L’Occidental refuse au nom de sa religion. Une conversation s’amorce entre les deux hommes. Orou souhaite que le religieux s’accommode des mœurs tahitiennes. Le jésuite cède et passe la nuit avec la plus jeune des filles d’Orou, qui se nomme Thia. Un siècle plus tard, le peintre Paul Gauguin 1848-1903 n’aura pas à se faire prier pour passer des moments voluptueux avec de jeunes tahitiennes. Au matin suivant, Orou souhaite savoir ce que signifie la religion ». Un discours théologique s’amorce alors dans ce Supplément au voyage de Bougainville . Le Jésuite devise sur la conception chrétienne du cosmos. Tout ce qui existe est l’œuvre de Dieu, le Tout-Puissant. Il est éternel et insaisissable. La question du Bien et du Mal est posée. Le religieux présente le Dieu chrétien enfermé dans un rôle moralisateur. C’est lui qui dicte ce qui est bon et mauvais pour l’homme. Pour Orou, cette vision est inconcevable. Il démontre au jésuite que sa vision d’un Dieu moralisateur n’est ni conforme à la Nature, ni à la Raison. Denis Diderot expose là une problématique chère aux philosophes des Lumières. Pour Orou, les lois qui régissent la civilisation occidentale n’ont aucun sens. Les injonctions morales, sociales et juridiques ne signifient rien. Continuons notre Résumé de Supplément au voyage de Bougainville en abordant le point du de vue d’Orou sur bien des sujets qui opposent la civilisation européenne et la civilisation polynésienne. Selon le Tahitien, dans une union, le culte de la maternité prévaut. La richesse d’une communauté réside dans les enfants. Enfin, l’importance des rituels est primordiale pour la cohésion du groupe. Le Résumé de Supplément au voyage de Bougainville se poursuit avec le chapitre 4 qui est une continuité de l’entretien entre Orou et le jésuite. Ce dernier a du mal à saisir la notion de libertinage amoureux tant répandu chez les Tahitiens. En effet, pour les insulaires la procréation est au centre de tous les rituels de la communauté. Les transgresser, c’est tabou », pour reprendre le terme exacte qui est développé longuement par Herman Melville dans son ouvrage Taïpi 1846. Ce récit autobiographique se déroule sur une des îles de l’archipel des Marquises. Diderot profite de cet échange pour fustiger les vœux de chasteté du clergé catholique. Ce vœu est contraire à la nature et donc à la raison. Dans la suite de notre Résumé de Supplément au voyage de Bougainville, nous reprendrons le dialogue entre nos deux protagonistes d’origine, A et B. Chapitre 5 Suite et fin du dialogue entre A et B A et B continuent d’échanger à propos des mœurs tahitiennes. Bien entendu, ils les approuvent. Denis Diderot leur fait dire que la civilisation occidentale a asservi les hommes avec des lois artificielles et contraires à la nature. Pour le philosophe des Lumières, les sociétés européennes ont tort de ne pas vouloir laisser les hommes vivre selon les lois de la nature. La morale et la religion sont présentées comme les sources du malheur de l’Européen. Il a perdu sa nature édénique, pourrait-on dire.
DenisDiderot. Supplément au voyage de Bougainville. Supplément au voyage de Bougainville , Texte établi par J. Assézat et M. Tourneux , Garnier , 1875 , II ( p. 193 ). Voyage autour du monde par la frégate la Boudeuse.
Le registre d’un texte littéraire aussi connu comme la hauteur est définie par l’effet de ce texte sur le lecteur et a le plus souvent recherché par l’auteur. Le record littéraire est liée à certains types de procédés stylistiques, mais aussi les thèmes directeurs qui déterminent la réception du texte par le lecteur. Réactions, intellectuel et affectif, peut être sous la curiosité artistique mêlée d’admiration, l’adhésion sur le texte de la requête, mais aussi un mélange complexe d’attraction et de rejet. Cependant la notion de registre littéraire est discuté et leur détermination est encore discutée. Le résumé synthétique de cette page pour chaque registre se réfère à des éléments spécifiques où des questions spécifiques ont leur place. Sommaire 1 Questionnement Le argumentatif inscrire Inscrire Fantastiques 2 Questionnement Le argumentatif inscrire Inscrire Fantastiques 3 Questionnement Le argumentatif inscrire Inscrire Fantastiques 4 La fascination et l’effroi Le registre dramatique Le registre pathétique Le tragique inscrire 5 Questionnement Le argumentatif inscrire Inscrire Fantastiques 6 Sources et liens externes Questionnement Le argumentatif inscrire La requête correspond aux arguments enregistrer ou délibérative cherchent à rejoindre le lecteur à une thèse en faisant appel à la raison convaincre que le sentiment convaincre egSupplement au voyage de Bougainville de Diderot. Peut-être trouvé sous des bûches de épidictique blâme et l’éloge hymnes, des oraisons funèbres, comme les textes de Bossuet et le très controversé, pamphlétaire parfois appelé par exemple, la punition de Victor Hugo. On peut associer le registre utilisé dans les textes pédagogiques délivrer une instruction il est basé sur une argumentation visant à informer et convaincre un interlocuteur. Inscrire Fantastiques La requête est également requise dans le cas du registre, ce qui introduit une faille dans le jeu très réelles sur la question d’une réalité possible par exemple, Le Horla de Maupassant. Elle entretient une atmosphère de suspense pour le lecteur à douter et ne savent pas la solution à choisir à la fin des travaux, selon la définition donnée par Tzvetan Todorov. Elle conduit souvent au registre lorsque la question dramatique devient anxieux. Questionnement Le argumentatif inscrire La requête correspond aux arguments enregistrer ou délibérative cherchent à rejoindre le lecteur à une thèse en faisant appel à la raison convaincre que le sentiment convaincre exemple Supplément au voyage de Bougainville de Diderot. Peut-être trouvé sous des bûches de épidictique blâme et l’éloge hymnes, des oraisons funèbres, comme les textes de Bossuet et le très controversé, pamphlétaire parfois appelé par exemple, la punition de Victor Hugo. On peut associer le registre utilisé dans les textes pédagogiques délivrer une instructionelle est basée sur une argumentation visant à informer et convaincre un interlocuteur. Inscrire Fantastiques La requête est également requise dans le cas du registre, ce qui introduit une faille dans le jeu très réelles sur la question d’une réalité possible par exemple, Le Horla de Maupassant. Elle entretient une atmosphère de suspense pour le lecteur à douter et ne savent pas la solution à choisir à la fin des travaux, selon la définition donnée par Tzvetan Todorov. Elle conduit souvent au registre lorsque la question dramatique devient anxieux. Questionnement Le argumentatif inscrire La requête correspond aux arguments enregistrer ou délibérative cherchent à rejoindre le lecteur à une thèse en faisant appel à la raison convaincre que le sentiment convaincre exemple Supplément au voyage de Bougainville de Diderot. Peut-être trouvé sous des bûches de épidictique blâme et l’éloge hymnes, des oraisons funèbres, comme les textes de Bossuet et le très controversé, pamphlétaire parfois appelé par exemple, la punition de Victor Hugo. On peut associer le registre utilisé dans les textes pédagogiques délivrer une instruction il est basé sur une argumentation visant à informer et convaincre un interlocuteur. Inscrire Fantastiques La requête est également requise dans le cas du registre, ce qui introduit une faille dans le jeu très réelles sur la question d’une réalité possible par exemple, Le Horla de Maupassant. Elle entretient une atmosphère de suspense pour le lecteur à douter et ne savent pas la solution à choisir à la fin des travaux, selon la définition donnée par Tzvetan conduit souvent au registre lorsque la question dramatique devient anxieux. La fascination et l’effroi Enfin, le lecteur peut se sentir un mélange de fascination et d’effroi qui combine des réactions complexes au royaume de la mort et le mystère. L’analyse littéraire diffère considérablement alors que le registre, le registre et le pathos tragique inscrire qui sont assez proches. Le registre dramatique Le drame joue sur le registre de l’identification des joueurs avec les personnages qu’il crée la peur et l’anxiété en présentant la menace et la destruction dans des incidents répétés qui impliquent le le record de romans d’aventure par exemple Michael Jules Verne et surtout thrillers» Silence of the Lambs, par exemple par Thomas Harris, mais aussi pour les mélodrames de théâtre par exemple, La Tour de Nesle d Alexandre Dumas, 1832, il est également fréquemment associée à du grand mystère de la base de registre par exemple les romans de Lovecraft. Le choc et la terreur de fournir au lecteur avec une stimulation de l’adrénaline et de jouer sur la fascination et la répulsion ambiguë qui peut mélanger la compassion et la pitié. Le registre pathétique Lorsque les processus sont conçus pour créer des effets particulièrement forts, déclenchant des larmes de terreur et de pitié mixte, il est appelé registre pathétique, pitoyable l’adjectif du grec pathos, qui signifie la passion, la souffrance.’ Le registre couvre tous les états pathétique que susciter l’émotion chez le lecteur un violent, des larmes douloureuses, ou même. Cette émotion peut être une fin en soi mais aussi avoir une fonction argumentative et amener le lecteur à réagir, face à une telle injustice. Il dispose d’une syntaxe de l’émotion musicalité, phrases exclamatives ou interrogatives, les termes appartenant au réseau lexical de la souffrance et les sentiments violents, l’hyperbole, des images ressentie par le lecteur est principalement due à l’histoire d’événements malheureux séparation, la pauvreté, la mort et le fait que le lecteur s’identifie avec le personnage qui les subit. Illustration Love Story d’Erich Segal. exemple de texte appartenant à inscrire pathétique aveugle’ de Guy de Maupassant Le tragique inscrire Le registre présente les caractères tragiques destin peu commun marqué par le destin. Il dépasse le registre et de façon spectaculaire montrant une situation sans issue repose sur l’intervention d’une puissance supérieure ou une divinité, d’une obligation morale ou l’emprise d’une passion. Le héros tragique est généralement caractérisée par sa taille noble, extraordinaire, il a la magnanimité, le courage et la lucidité qui lui permettent de faire face au destin tout en étant conscient de son a exprimé sa tristesse à l’ampleur de la catastrophe qui a frappé en particulier par la malédiction qui veut ruine, la misère et la malédiction egCamille dans Horace de Pierre Corneille à 1301-1318 mais il peut aussi exprimer une révolte contre la cruauté des dieux, la situation sort cruel et injuste par exemple, Phèdre en jeu de Racine, à travers la supplication, sous la forme d’une prière par exemple, Andromaque de Racine Acte III, scène 4 ou à travers la complainte qui exprime une tristesse intense, regrette très forte par exemple dans Euripide Electra, l’héroïne éponyme du chant de son père. Le registre introduit terreur tragique et la pitié pour la force du destin qui frappe les protagonistes et l’inéluctabilité de l’échec, ayant ainsi une fonction de catharsis. Afin de clarifier les différences entre ces deux voisins dossiers, on note la mort d’Antigone est tragique car l’inévitable, que la mort de Gavroche dans Les Misérables est dramatique car elle est triste, mais il pourrait en être autrement et que la mort de l’enfant dans La Peste d’Albert Camus Partie IV, chapitre 3 est pathétique car il cherche d’abord à créer une forte émotion dans le lecteur qui s’intéresse à la situation. Questionnement Le argumentatif inscrire La requête correspond aux arguments enregistrer ou délibérative cherchent à rejoindre le lecteur à une thèse en faisant appel à la raison convaincre que le sentiment convaincre exemple Supplément au voyage de Bougainville de Diderot. Peut-être trouvé sous des bûches de épidictique blâme et l’éloge hymnes, des oraisons funèbres, comme les textes de Bossuet et le très controversé, pamphlétaire parfois appelé par exemple, la punition de Victor Hugo. On peut associer le registre utilisé dans les textes pédagogiques délivrer une instruction il est basé sur une argumentation visant à informer et convaincre un interlocuteur. Inscrire Fantastiques La requête est également requise dans le cas du registre, ce qui introduit une faille dans le jeu très réelles sur la question d’une réalité possible par exemple, Le Horla de Maupassant. Elle entretient une atmosphère de suspense pour le lecteur à douter et ne savent pas la solution à choisir à la fin des travaux, selon la définition donnée par Tzvetan conduit souvent au registre lorsque la question dramatique devient anxieux. Sources et liens externes La tragédie que nous appelons classique» apparaît vers 1630. Une première génération, celle de Corneille, fut bientôt supplantée par celle de un genre très codifié une pièce de théâtre en cinq actes et en vers, en rimes plates Alexandrie. Il s’ensuit le fameux unités trois’ l’unité d’action d’abord, ce qui implique une intrigue principale qui peut être étroitement liée à la sous-parcelles. Dans Phèdre, le personnage d’Aricie est un ajout à la fable. L’amour de deux jeunes hommes, frustrés par la volonté du père puisqu’Aricie vient d’un ennemi de la famille, appartiennent plus au registre de la comédie, où les jeunes gens finit par l’emporter sur les barbons. Cet amour ne peut être réalisé en dehors de la scène tragique le vol loin de Trézène est destiné à l’étape 1 de la Loi sur V. Post Views 335
Exposétype bac : De l'horrible danger de la lecture; Exposé type bac : Supplément au voyage de Bougainville, Débat sur Bougainville (chapitre 1) Exposé type bac : Supplément au voyage de Bougainville, Discours du vieillard (chapitre II) Exposé type bac : Encyclopédie, Avertissement; Exposé type bac : Encyclopédie, "Autorité politique"
Supplément au Voyage de Bougainville Publication Auteur Denis Diderot Langue Français Recueil Opuscules philosophiques et littéraires, la plupart posthumes ou inédites 1789 Intrigue Genre Conte philosophique Nouvelle précédente/suivante Madame de La Carlière Le Supplément au Voyage de Bougainville, ou Dialogue entre A et B sur l'inconvénient d'attacher des idées morales à certaines actions physiques qui n'en comportent pas, est un conte philosophique de Denis Diderot écrit en mai 1776[1]. Il paraît pour la première fois en volume en avril 1796 — à titre posthume, 12 ans après le décès de l'auteur — dans un recueil d’Opuscules philosophiques et littéraires, la plupart posthumes ou inédites. Le texte se présente comme une suite au Voyage autour du monde de Louis-Antoine de Bougainville, publié en 1771. Cela explique que le titre du texte de Diderot comporte bien une majuscule au mot Voyage ». Précédé de Ceci n’est pas un conte et de Madame de La Carlière, il clôt un triptyque de contes moraux rédigés en 1772[2] qui parut dans la Correspondance littéraire[3]. Cette œuvre a inspiré à Jean Giraudoux la pièce de théâtre le Supplément au voyage de Cook, créé par Louis Jouvet en 1935. Résumé Les protagonistes du dialogue de Diderot, A et B, discutent du Voyage autour du monde du navigateur français Louis-Antoine de Bougainville récemment paru en 1771. B propose de parcourir un prétendu Supplément qui remet en question certaines prétendues évidences énoncées par Bougainville, premier Français ayant fait le tour du monde. Deux passages de ce Supplément sont enchâssés dans la discussion Les adieux du vieillard, et le long Entretien de l'aumônier et d'Orou. Chapitre 1 Jugement du voyage de Bougainville Au moment où il commence, le dialogue a l'air d'être la suite d'une conversation entre 2 personnages. Ces derniers attendent que le brouillard se lève pour continuer leur périple. B est en train de lire le Voyage autour du monde de Bougainville. A, qui n'a pas lu cet ouvrage interroge B sur la personnalité de Bougainville un homme curieux qui passe d'une vie sédentaire et de plaisirs au métier actif, pénible, usant et dissipé du voyageur » et sur son voyage, ce qui permet à B de rappeler les grandes étapes de son périple. Ensuite sont évoquées les difficultés rencontrées les éléments naturels, les maladies, les dégâts matériels, la difficulté d'avoir des secours. Puis ce sont des considérations sur des événements particuliers l'attitude colonisatrice des Jésuites au Paraguay et leur expulsion ; la remise en cause du gigantisme des Patagons, tels que les avait décrits Magellan ; la sagesse et la qualité de vie des sauvages, tant que leur sécurité n'est pas en danger ; la présentation d'Aotourou, l'Otahïtien qui accompagna Bougainville à Paris et des remarques sur la difficulté de rendre compte des mœurs européennes tant elles diffèrent des leurs. Le chapitre se termine par des considérations d'ordre météorologique le brouillard s'est levé, les deux compagnons vont pouvoir continuer leur balade. Devant la curiosité de A, B l'encourage à lire la suite du récit de Bougainville ... tenez, lisez, allez droit aux adieux que fit un des chefs de l'île à nos voyageurs ... ». Chapitre 2 Les adieux du vieillard Au moment du départ des Européens, le vieillard, celui qui s'était retiré et enfermé dans un mutisme total à l'arrivée des Européens, figure emblématique de la sagesse, adresse un discours, d'abord à ses compatriotes il leur reproche de s'émouvoir du départ de ceux qu'il considère comme des envahisseurs, leur rappelant que c'est plutôt leur arrivée sur l'île qu'il faut déplorer. Il les met en garde contre leur éventuel retour, qui serait fatal pour chacun d'eux et il leur prévoit un avenir sombre ... un jour, vous servirez sous eux, aussi corrompus, aussi vils, aussi malheureux qu'eux. ». Puis il s'adresse à Bougainville, le chef des brigands », avec mépris. Il le blâme de son influence néfaste sur les Tahitiens et fait un portrait machiavélique des Européens, qui ont eu pour seul but de détruire leur bonheur. Très rapidement, le discours se transforme en un éloge de la vie sauvage et un réquisitoire contre les Européens. Il énumère les différents méfaits causés par l'expédition les dénaturer, éveiller en eux la jalousie et la rivalité, violer leur liberté, voler leurs biens, ne pas les avoir respectés comme eux-mêmes les avaient respectés, les pervertir et leur apprendre le mal. Par delà cette accusation, on peut lire une satire de l'attitude des peuples dits civilisés qui ne sont que des empoisonneurs des nations ». Pour finir, il implore la malédiction pour Bougainville et son équipage Va, et puissent les mers coupables qui t'ont épargné dans ton voyage, s'absoudre et nous venger en t'engloutissant avant ton retour. ». A et B ne commentent pas vraiment les propos du vieillard mais ils s'attardent à justifier la véracité du discours. En effet, ce passage n'existe pas chez Bougainville et Diderot, pour donner de la crédibilité, feint de supposer que Bougainville a préféré ne pas retenir ce discours pour épargner les Européens. Comme dans les précédents chapitres, le suivant est annoncé. Enfin B fait référence à l'aventure de Barré, cette jeune femme, maîtresse de Commerson, qui avait embarqué à Saint-Malo, déguisée en homme. Chapitre 3 Entretien de l'aumônier et d'Orou Le chapitre s'ouvre sur la présentation des deux protagonistes Orou, l'hôte, âgé de 36 ans, marié et père de trois filles Asto, Palli et Thia et fils de Poseidon, et l'aumônier de l'expédition, du même âge que son hôte. Conformément au code de l'hospitalité, Orou offre une des quatre femmes à l'aumônier pour agrémenter sa nuit. Devant son refus au nom de sa religion, son état, les bonnes mœurs et l'honnêteté » s'engage une conversation entre les deux hommes dans un premier temps, Orou invite l'aumônier à se plier à leurs mœurs, et convaincu, le jeune jésuite cède à la tentation et accepte de passer la nuit avec Thia, la plus jeune des filles qui n'a ni mari, ni enfants. Le lendemain, Orou demande à l’aumônier de lui expliquer ce que signifie le terme religion ». Il expose la conception chrétienne du monde, œuvre d'un Dieu tout-puissant, éternel et invisible et le code moral chrétien dicté par Dieu, légiférant ce qui est bien et ce qui est mal, ce qui est permis et ce qui est interdit. Orou, dans une longue réplique, démontre au jésuite que les principes divins sont contraires à la Nature et à la Raison. Pour lui, l'homme n'appartient à personne. Il remet en cause le fondement et l'existence des lois morales, sociales et juridiques. Orou fait preuve de bon sens et affirme n'avoir qu'un dessein faire le bien et respecter la nature. La discussion se poursuit, l'aumônier interroge Orou sur la question du mariage. La définition qu'il en donne est en tout point conforme à l'esprit de nature le consentement d'habiter une même cabane, et de coucher dans un même lit, tant que nous nous y trouvons bien ... ». Ce qui importe c'est le fruit de l'union et Orou explique avec enthousiasme le culte de la maternité et plus une fille a d'enfants, plus elle est convoitée. La vraie richesse de l'île, ce sont les enfants, et tout naturellement la conversation s'attarde sur les rituels des enfants avant qu'ils aient atteint l'âge nubile, rituels différents selon qu'ils sont filles ou garçons. Ces rituels doivent être strictement observés sous peine d'être punis par la communauté. A interrompt la prétendue lecture linéaire du livre de Bougainville pour s'attarder sur une note en marge du texte, un commentaire de l'aumônier sur la sagesse de cette conception du mariage qui respecte la liberté de chacun. Comme dans le chapitre précédent, Diderot feint de justifier la véracité des propos et prétexte la censure de la bonne morale européenne pour justifier l'absence de ce passage dans le récit du navigateur. A et B se livrent à une digression et évoquent une anecdote contemporaine, l'aventure malheureuse de Polly Baker. Cette jeune fille, mère hors du mariage est punie par la loi. B rapporte un extrait de sa défense, mettant en évidence que son état ne résulte que de l'infamie des hommes qui profitent d'elle sans pour autant en assumer les conséquences, en toute logique, ce sont eux qui devraient être punis. Miss Polly Baker, à la suite d'un discours argumentatif solidement construit et précis, parvient à éviter toute punition. Chapitre 4 Suite de l'entretien de l'aumônier avec l'habitant d'Otahïti Ce chapitre reprend la conversation entre Orou et l'aumônier au point où elle en était restée juste avant la digression sur le cas de Miss Baker. La ponctuation mettait d'ailleurs en évidence cette interruption du discours Tu l'as dit… » et tout à fait logiquement Orou poursuit son témoignage sur la conception du mariage à Tahiti et l'éloge de la maternité. La liberté sexuelle est telle que les notions d'inceste et d'adultère n'existent pas. Si une fille trop laide n'a pas de mari, c'est un devoir pour son père de la rendre mère. Si une mère n'attire plus de prétendants, c'est lui rendre hommage et la respecter pour un fils que de partager son lit. L'aumônier interroge Orou sur le libertinage amoureux, c'est-à-dire sur les transgressions des rituels qui régissent les attitudes et les devoirs des enfants avant l'âge de la puberté. Les femmes sont identifiables à la couleur de leur voile et chacune doit respecter les lois qui régissent le voile, sinon, il y a sanction le voile blanc désigne la jeune fille vierge avant la puberté, si elle se laisse séduire, elle est mise à l'écart dans la cabane paternelle ; le voile gris désigne la jeune fille momentanément empêchée de procréer ; le voile noir désigne les femmes qui ont passé l'âge de la ménopause ou celles qui sont stériles. Si malgré tout elles s'adonnent aux plaisirs de l'amour, elles sont exilées ou elles deviennent esclaves. Ces pratiques insistent sur le fait que l'acte sexuel a pour but premier la procréation. La fin de cet entretien est un jugement sans appel sur le ridicule et le non-sens du vœu de stérilité », contraire à la nature, prononcé par les religieux catholiques. Chapitre 5 Suite du dialogue entre A et B A et B approuvent les mœurs tahitiennes et remettent en cause la civilisation qui assujettit les hommes à des lois artificielles, arbitraires et contradictoires. Puis ils revisitent les conventions de la vie amoureuse instituées par le code civil et le code religieux au regard du code de la nature le mariage, la galanterie, la coquetterie, la constance, la fidélité, la pudeur. La conversation se poursuit sur les conséquences désastreuses des lois policées et sur un réquisitoire à l'encontre des sociétés européennes en refusant de suivre les lois de la nature, l'homme est devenu malheureux, il s'est imposé des obstacles, il est la source même de ses malheurs. B résume la misère de la condition de l'homme civilisé Il existait un homme naturel on a introduit au-dedans de cet homme un homme artificiel ; et il s'est élevé dans la caverne une guerre continuelle qui dure toute la vie. Tantôt l'homme naturel est le plus fort ; tantôt il est terrassé par l'homme moral et artificiel. » La discussion entre A et B s'arrête avec le retour du beau temps, et la perspective de la poursuite de leur promenade. Analyse La forme Ce texte présente toutes les caractéristiques du style de Diderot et du dialogue philosophique du XVIIIe siècle. Ce Supplément est ainsi l'un des textes les plus représentatifs de son auteur et de son temps dialogue entre deux anonymes A et B structure complexe récits enchâssés suite ou complément imaginaire à un texte réel mise en abyme Le fond À travers l'évocation d'une société tahitienne utopique, Diderot met en question les principes qui régissent l'organisation de la société le droit naturel, les lois, Dieu, la morale, la nécessité. Il distingue surtout deux origines à ces principes l'une abstraite et peu adaptée, l'autre induite par le bonheur concret et les besoins de la société. Pour lui, la loi naturelle est la seule loi qui est indiscutable. Il remet en cause les autres lois fondamentales en les mettant en parallèle avec ce qui se passe dans la nature. Deux grandes idées sont en question l'origine révélée de la moralité et le caractère universel de la morale. Les deux contes qui complètent la trilogie mettent ces thèmes en perspective. Notes et références ↑ Michèle Duchet, Le Supplément au Voyage de Bougainville" et la collaboration de Diderot à L'Histoire des deux Indes » », sur 1961 ↑ Diderot indique la fin de sa rédaction dans une lettre à Melchior Grimm datée du 23 septembre 1772. ↑ Pour les détails concernant ce triptyque, nous renvoyons à la présentation qui en est faite dans l’article consacré au premier volet, Ceci n’est pas un conte. Voir aussi Liens externes L'intégralité du texte gratuit, libre de droits KE Tunstall, 'Sexe, mensonges et colonies Le Supplément au Voyage de Bougainville', article dans Littératures classiques, 16 2009 Une analyse Portail de la philosophie
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Diderot Supplément au voyage de Bougainville UPD. Cours d’humanités, L2, enregistré le 21/09/2010. Etienne TASSIN, Professeur de philosophie, UFR Sciences sociales. Diderot Supplément au voyage de Bougainville, ou dialogue entre A et B sur l’inconvénient d’attacher des idées morales à certaines actions physiques qui n’en comportent pas 1772. Edition de référence Denis Diderot, Supplément au voyage de Bougainville et autres œuvres morales E. Tassin éd., Paris, Presses Pocket, Coll. Agora », 1992. Mots clés Diderot, Bougainville, Tahiti, société, mœurs, sexualité, codes code moral, code civil, code religieux, humanité, civilisation, morale, politique. Résumé Le Supplément au voyage de Bougainville de Denis Diderot présente une critique de la société européenne du XVIIIè siècle et du processus de civilisation par contraste d’avec la société tahitienne, tout entière naturelle, décrite par Bougainville. L’examen des normes de la sexualité est l’occasion de révéler l’obscurantisme des Lumières et les effets pervers d’une civilité régie par des codes contradictoires, le code moral, le code civil et le code religieux. A l’inverse, la libre sexualité tahitienne permet de définir ce que serait une société heureuse, régie par le seul code de la nature. Mais cette société naturelle est inéluctablement perdue. Quelle attitude politique peut-on alors adopter dans une société civilisée dont les normes mettent les humains en contradiction avec eux-mêmes ? On examine la manière dont Diderot met ce problème en scène et les conséquences politiques qu’il nous invite à en tirer. *** C’est d’un court dialogue rédigé en 1772 mais qui ne fut publié qu’après sa mort, en 1796 – Diderot, né en 1713 étant mort en 1784, que nous allons parler ici Le Supplément au voyage de Bougainville, sous titré De l’inconvénient d’attacher des idées morales à certaines actions physiques qui n’en comportent pas ». Dans ces années-là, entre 1772 et 1774, Diderot écrit plusieurs textes courts qui composent un ensemble thématiquement cohérent Ceci n’est pas un conte, Mme de la Carlière, le Supplément ou encore l’Entretien d’un père avec ses enfants ou l’Entretien avec la Maréchale de***. Tous ces textes examinent, sous des formes différentes — dialogues, récits, réflexions philosophiques — la question des mœurs, des relations physiques, morales et civiles entre les sexes, la critique des lois et de la religion. Le Supplément offre en quelque sorte une synthèse de ces interrogations dans un dialogue plein d’esprit, à l’allure désinvolte et primesautière, mais en réalité très profond et sérieux, entre deux personnages, A et B. Remarquons tout de suite qu’il est inutile de chercher qui de A ou de B est Diderot. Diderot c’est toujours A et B, leur dialogue est le dialogue constant que Diderot ne cesse de mener avec lui-même ou avec ses amis et qu’il met en scène pour que nous le menions à notre tour entre nous et nous-mêmes ou avec nos amis. 1 La pensée de Diderot comme son écriture présentent toujours deux caractères qui en rendent la lecture attractive et plaisante - 1 Diderot pense en marchant et écrit en sautant. Son écriture est extravagante, au sens littéral, parce que sa pensée ne progresse pas déductivement, elle évolue par bonds, par échos, par circonvolutions, puis tout à coup … une fulgurance. Et il nous faut suivre, associer des observations faites ici à des thèses énoncées là mais aussitôt contredites, et pourtant reprises, etc… Tout cela suit cependant un chemin qui nous conduit, l’air de rien, inéluctablement de problèmes en problèmes vers la résolution des questions les plus difficiles auxquelles tout un chacun se trouve confronté s’il s’intéresse à la condition humaine et à la condition sociale. - 2 Mais, et c’est là la deuxième caractéristique de l’écriture de Diderot, elle met en scène les difficultés et les contradictions de la pensée, elle nous conduit au bord des solutions et, lorsqu’on croit les tenir, ces solutions, voilà que Diderot nous abandonne à nous-même, nous laisse seul avec notre propre pensée et nos interrogations, comme s’il nous disait j’ai débroussaillé le chemin, je vous ai perdu mais je vous ai aussi ramené aux vraies questions, et maintenant … à vous de jouer. Je ne vous dirai pas ce qu’il faut penser, je vous laisse penser ce que vous pensez qu’il vous faut penser. C’est votre affaire. » Qu’est-ce que cela veut dire ? Cela signifie que Diderot n’est pas un Maître à penser », un maître de conscience, un dogmatique. C’est un pédagogue celui qui conduit vers le jugement mais pas un Maître qui donne des leçons de vérité ou de sagesse, qui dispense des savoirs. Seul l’exercice libre de notre pensée, en première personne, peut nous libérer des tyrans et éclairer le public. Il y a un scepticisme de Diderot qui est sa manière d’être dans la critique sans jamais être dans l’autorité, sans jamais occuper la position du maître. A mes yeux, c’est cela, cette modestie de la pensée jointe à la radicalité de la critique, cet amour de la liberté grâce auquel il s’interdit d’asséner des vérités toutes faites, joint au désir d’émancipation, c’est cela dis-je, qui fait de Diderot un grand et sympathique écrivain autant qu’un grand et précieux philosophe. Alors, dans le Supplément au voyage de Bougainville, de quoi s’agit-il ? D’une critique radicale de la société civilisée – société européenne — du XVIII°, critique énoncée par confrontation de cette société policée, développée, sophistiquée, avec une société naturelle, simple, cohérente avec elle-même, celle de Tahiti qui, elle, suit les seules lois de la nature. Et pour entreprendre cette critique, Diderot va nous raconter une étrange histoire, il va nous rapporter les propos que tiennent deux promeneurs, A et B, à propos du compte rendu que Bougainville a fait de son voyage autour du monde. Le prétexte au dialogue est le suivant. Le 15 novembre 1766, deux vaisseaux quittent le port de Nantes pour un tour du monde, une frégate, La Boudeuse, et une flûte, l’Etoile. Louis Antoine de Bougainville commande l’expédition, il vogue sur La Boudeuse. Les deux navires traversent l’Atlantique, longent la côte orientale de l’Amérique du sud, passent le détroit de Magellan le 5 décembre 1767 et arrivent en vue de Tahiti le 1er avril 1768, où ils restent au mouillage une dizaine de jours. De 2 là, ils font voile vers le cap de Bonne-Espérance qu’ils passent en janvier 1769 la Boudeuse accoste à Saint-Malo le 16 mars, l’Etoile à Rochefort un peu plus tard, le 24 avril 1769. Deux ans plus tard, le récit de ce voyage est publié. Il connaît un grand retentissement entre autre parce que Bougainville avait ramené un Tahitien avec lui, Aotourou, que toute la bonne société métropolitaine voulait rencontrer. Et puis il avait évoqué l’île de Tahiti comme une île en grande partie dédiée au plaisir sexuel. Diderot a lu le récit de Bougainville, il en fit même un compte rendu pour la correspondance littéraire de Grimm que ce dernier ne publie pas. Il en profite pour l’augmenter et en faire une œuvre à part entière dans laquelle il va se servir des propos de Bougainville. Il écrit un Supplément qui sera centré sur l’île de Tahiti que Bougainville avait décrite comme la nouvelle Cythère, cette île paradisiaque où les amours sont libres et la vie sexuelle tout entière naturelle, constamment sollicitée en public comme une marque de joie et de sérénité. Qu’est-ce qu’un supplément ? Un supplément n’est pas un complément — ni un complément anthropologique à l’enquête menée par les navigateurs, ni un complément philosophique aux théories de l’état de nature qui abondent au XVIII siècle et dont celle de Rousseau est la plus célèbre. Il ne s’agit pas pour Diderot de compléter les descriptions anthropologiques qu’offre le récit de Bougainville, il n’a jamais mis les pieds à Tahiti. Mais il ne s’agit pas non plus pour lui de fournir quelque spéculation philosophique sur l’état de nature, elle n’aurait aucun fondement anthropologique et serait sans valeur. Le Supplément ne complète rien il ajoute. Il ajoute un autre texte à un récit — texte que Diderot fait passer pour un supplément non publié écrit par Bougainville lui-même —, et il le présente cet ajout sous la forme d’un dialogue à propos de ce récit et de ce texte. Cet ajout a valeur d’interprétation. Le Supplément est une double interprétation c’est d’abord une interprétation de la nature c’est le titre d’un ouvrage de Diderot Pensées sur l’interprétation de la nature ; c’est ensuite une interprétation de la société. Diderot va interpréter la société tahitienne qui est une société naturelle pour pouvoir interpréter la société européenne qui est une société policée, œuvre supposée de la civilisation, de la culture, de l’intelligence, pour l’interpréter, donc, au regard de la première. En quoi consiste cette interprétation ? De quel problème s’agit-il ? Il ne faut pas se tromper de problème. Au cours du XVIII siècle et en liaison avec les voyages, les grandes explorations autour du monde, et la colonisation du nouveau continent américain, au nord comme au sud, se développe une véritable curiosité, un véritable intérêt pour les questions qu’on appellera plus tard anthropologiques comment vivent les autres sociétés les autres », ce sont les non Européens ? Mais la plupart du temps, cet intérêt prend la forme de ce qu’on appellera le primitivisme », à savoir une approche des sociétés autres comme des sociétés primitives » qu’on juge à un 3 stade plus élémentaire du développement de l’humanité. Vous comprenez que selon cette perspective, on présuppose - une histoire continue et progressive de l’humanité qui va du primitif au développé théorie du développement qui fait qu’on parlait hier encore de sociétés sous développées » ou aujourd’hui de sociétés en voie de développement » - une homogénéité des modes de développement qui permet de penser que les sociétés qu’on dit primitives » sont dans l’état où étaient les nôtres aujourd’hui avancées à l’aube de l’histoire. Ce qui veut dire que le seul modèle de développement d’une société est celui de la société européenne qu’on connaissait au XVIII° siècle. Diderot, qui a beaucoup d’esprit, sait déjà que tout cela ce sont des fadaises. Et il va se servir du Supplément pour l’établir. Comment ? En conséquence de ce modèle développementaliste lié au primitivisme, une question beaucoup discutée à cette époque est celle de savoir si la vie des sauvages » n’est pas préférable à celle des civilisés », ou encore si l’état de nature n’est pas un état de perfection dont le développement des sociétés nous aurait éloigné et qu’il nous faudrait retrouver. Diderot discutera de cela mille fois, comme tous ses contemporains. Mais sa réponse est tranchée par un argument qui est rappelé dans le Supplément et que je ne fais qu’évoquer on vit plus longtemps dans les sociétés policées, donc cette vie est préférable à la vie sauvage. Si Diderot tranche une question, alors que je vous ai dit qu’il avait pour habitude de ne pas le faire, de laisser les réponses en suspens, c’est que c’est tout simplement une mauvaise question. Les questions pour lesquelles on a des réponses sont celles qu’il n’était pas intéressant de poser. Il faut donc prendre le problème autrement. L’histoire de l’humanité n’est pas celle d’une longue déchéance d’un état initial parfait — le paradis perdu d’une nature primitive. Mais ce n’est pas non plus celle d’un progrès continu des Lumières, d’une construction maîtrisée de la raison qui offrirait aux hommes un avenir radieux. Non. Et c’est ce que démontre Tahiti. La Tahiti de Diderot sert à montrer que cette histoire est à la fois celle d’un déclin et celle d’un progrès, celle d’une dénaturation de l’homme qui le fait évoluer mais aussi en même temps, celle d’une socialisation qui le dénature et lui fait perdre ses qualités. Au cœur des Lumières, dont il est un des plus fervents promoteurs, Diderot intente ainsi le procès des Lumières. L’île de Tahiti n’est ni une origine perdue ni une utopie à édifier par la raison elle ne figure pas un autre monde, idéal, situé dans un avant originaire ou dans un horizon à venir à la fin de l’histoire. Non, cette île, existe bel et bien aujourd’hui, et elle appartient à notre monde dont on découvre chaque jour des contrées inconnues. Tahiti est notre contemporaine dans l’histoire ; et cependant, elle est l’envers de notre société pour ce qui concerne les mœurs, les lois, la sociabilité humaine, car elle était jusqu’à l’arrivée très récente des Européens, restée à l’écart du développement » que les sociétés occidentales ont connues. Elle est donc, en quelque sorte, vierge de tous les défauts que les sociétés civilisées ont développés avec le développement du commerce, des lois civiles et morales, du pouvoir politique et des dogmes religieux. C’est une autre société que la nôtre mais dans notre monde commun. 4 Tahiti indique donc qu’il existe aujourd’hui, dans notre monde, d’autres manières d’exister pour une société que celle qu’ont privilégiée les sociétés européennes. Et, comme on va le voir, qu’on y vit bien, très agréablement. Le problème du problème Mais l’affaire n’est pas si simple. Ce serait trop facile. On a repéré le problème, l’opposition de deux sociétés, l’une naturelle, l’autre artificielle ; mais voilà que ce problème pose luimême un problème. Car il ne s’agit pas d’opposer tout simplement la merveilleuse île de Cythère qu’est Tahiti, tout entière naturelle, à l’horrible continent européen tout entier perverti. C’est vrai que les deux univers coexistent dans le même monde, on l’a dit, à distance l’un de l’autre. Mais c’est vrai aussi que tout cela est fini. Dès lors que les Européens découvrent Tahiti, posent le pied sur le sol de Tahiti, c’en est fini de Tahiti. Diderot a un coup de génie, un vrai coup de génie. Il a compris ce qu’est la découverte » des nouveaux mondes, ce que cela signifie et implique. Et à vrai dire, il a compris, avant tout le monde, avec une clairvoyance inégalée, ce que signifie ce que nous appelons, nous aujourd’hui, la mondialisation » ou plutôt la globalisation. Et cela, Diderot le met en évidence tout de suite. Comment ? Le dialogue est composé de cinq parties. La première, qui commente le récit de Bougainville, nous conduit, comme on l’a dit, à la présentation d’un supplément ignoré qui sera évoqué et discuté dans les quatre autres parties. La deuxième partie s’intitule Les adieux du vieillard ». C’est par elle que commence véritablement la présentation du supposé supplément de Bougainville. Or, elle rend compte du discours qu’un des doyens de l’île adresse à ses compatriotes au moment du départ des Européens. Et que leur dit-il ? Qu’ils doivent pleurer, mais non pas du départ des navigateurs, plutôt de leur arrivée sur l’île. Car cette arrivée aura correspondu à la perte de l’île. Avec les navigateurs, c’est la civilisation européenne qui s’est répandu dans l’île comme une maladie contagieuse et qui en a perverti toute la naturelle simplicité, instillant le mensonge, l’hypocrisie, le vice, là où Tahiti ne connaissait que la franchise des paroles, la cordialité des relations humaines, la cohérence des conduites, le souci du bien commun, l’égalité des conditions et la liberté de tous. Diderot use d’une métaphore pour indiquer comment la civilisation a vicié l’ordre naturel de Tahiti avec les navigateurs, la syphilis a été répandue dans l’île, transformant une sexualité joyeuse et publique en une sexualité malheureuse et honteuse. Lisez les adieux du vieillard ». En trois pages admirables, Diderot fait le procès de la civilisation comme colonisation, c’est-à-dire perversion, du monde de la vie naturelle par le monde de la vie policée. Mais cela signifie donc ceci Tahiti, qui avait été jusqu’ici préservée des supposés bienfaits » de la civilisation, se voit maintenant pourrie par celle-ci. Et donc Tahiti n’est plus Tahiti. L’Europe ne peut découvrir » le monde qu’en le détruisant comme monde naturel pour le transformer en monde européen. Dès que les premiers navigateurs ont posé le pied sur le sol de l’île, l’île a rejoint le concert des nations exposées à l’exploitation 5 économique en vue du commerce, à la soumission politique à la couronne du Roi de France, à l’évangélisation des consciences par l’Eglise. Exploitation, soumission, évangélisation sur tous les plans, économique, politique et religieux, Tahiti vient de subir une appropriation symbolique et réelle des biens et des personnes par les Européens. Et donc l’île ne peut plus ni figurer un état de nature ni une utopie elle est bien plutôt le laboratoire où s’observe la transformation inéluctable de la nature en culture, c’est-à-dire d’une vie rationnelle et cohérente en une vie irrationnelle et contradictoire qui est celle qu’impose la civilisation. Tel est l’argument de Diderot. L’argument du Supplément Tahiti figure une société naturelle — et non pas un état de nature asocial, car il s’agit bien d’une société organisée et fortement réglée par des règles strictes, mais qui toutes relèvent de ce que Diderot va nommer le code de la nature ». A l’inverse, nos sociétés développées sont dites développées parce qu’elles ont développé d’autres codes que le code de la nature, d’autres codes qu’elles ont fini par substituer au code de la nature code moral, code civil, code religieux. La différence fondamentale entre la société tahitienne et la société européenne est donc que la première ne connaît et ne suit qu’un seul code, le code de la nature, tandis que l’autre doit obéir à trois codes, celui de la moralité, celui de la civilité et celui de la religiosité, trois codes qui 1 - se sont substitués au code de la nature et ont donc perdu la simplicité et la cohérence de l’organisation naturelle de la société, et 2 – sont en contradiction les uns avec les autres, la morale exigeant que nous fassions ce que la loi civile condamne ou que la loi religieuse réprouve, et qui de toute façon n’est pas naturel. Voilà le vrai problème pourquoi nos sociétés sont-elles construites sur des codes qui ne sont pas naturels et qui, surtout, se contredisent au point de rendre toutes nos conduites, toutes nos actions, toutes nos pensées contradictoires ; donc insupportables, pour nous comme pour les autres. Cf. Entretien d’un père avec ses enfants Ce qui pose plusieurs questions - Qu’est-ce qu’une organisation sociale réglée sur le seul code de la nature comment vit-on à Tahiti ? - Pourquoi les sociétés développées se sont-elles développées en multipliant des codes contradictoires ? - Quelle attitude adopter face à ce grand écart peut-on vivre en Europe comme les Tahitiens vivent chez eux, c’est-à-dire naturellement ? Ou sommes nous condamnés à nous contredire continuellement et à n’être jamais en paix avec nous-mêmes et avec nos concitoyens ? Ou encore, doit-on feindre, être hypocrite, faire croire qu’on suit tel ou tel code et en réalité, subrepticement, se conduire autrement ? Etre Tartuffe, voilà ce que serait la vérité des sociétés développées ? A ces questions, il nous faut trouver des réponses dans le dialogue de A et de B. Et on en trouve… Ou tout au moins trouve-t-on des éléments grâce auxquels nous pouvons, nous, essayer de forger nos propres réponses. 6 Actions physiques / idées morales la sexualité Le point de départ pourrait être le sous titre du dialogue De l’inconvénient d’attacher des idées morales à certaines actions physiques qui n’en comportent pas ». Ce sous titre nous dit trois choses a d’une part que la nature doit être comprise du point de vue des actions physiques ; b d’autre part que certaines actions jouent un rôle privilégié selon cette nature ; et enfin c qu’il y a des inconvénients à prêter des significations morales à des actions qui n’en ont pas en elles-mêmes, lorsqu’on les considère selon leur déploiement physique. a Considérons la première idée. La nature » à laquelle se réfère Diderot n’est pas une origine ou un état de nature au sens de Rousseau, elle est à entendre comme un principe. Un principe qui ordonne les actions humaines. Et donc la différence entre Tahiti d’avant sa découverte et l’Europe est une différence dans la proximité à la nature, c’est-à-dire au principe de toute vie humaine. Tahiti a institué le code de la nature pour toute législation et a pu s’y tenir, du moins jusqu’à sa découverte ». Elle est proche de son principe. La société européenne s’en est au contraire éloignée au point d’oublier ce principe naturel pour développer à sa place une autorité morale, une autorité civile et une autorité religieuse. b Considérons ensuite de quelles actions naturelles, ces certaines actions physiques », ce sous titre parle. Quelles sont-elles, ces actions ? Eh bien, ce sont toutes les actions liées à la vie sexuelle des êtres humains. Pourquoi ce privilège accordé à la vie sexuelle ? Parce que les relations des sexes entre eux sont révélatrices de l’état des mœurs d’une société, ils indiquent, très concrètement, quelles valeurs une société érige en règles de la vie commune. Les représentations et les règles de la vie sexuelle constituent en quelque sorte un condensé des normes sociales là, on peut observer avec précision ce qu’une société tolère ou pas, ce qu’elle privilégie, ce quelle autorise et interdit, et donc quelles normes et quelles valeurs elle promeut. Car la relation sexuelle, intime et privée dans son expérience, est aussi publique et commune dans sa réglementation. La vie sexuelle peut donc être considérée comme au fondement du lien humain, social et politique. La sexualité définit le registre des actions par lesquelles se noue, dans l’expérience privée, le lien élémentaire qui institue l’espèce humaine en communauté sociale et politique. c Considérons maintenant les inconvénients qui résultent de la moralisation » des actions physiques le principe naturel est qu’une action physique a le sens que la nature lui donne. Par exemple, la sexualité que Bougainville a présentée comme étant libre et heureuse à Tahiti. Faire l’amour consiste à prendre plaisir à une action que la nature recommande pour la reproduction de l’espèce. Ce n’est ni bien ni mal, c’est plaisant et … c’est utile. Donc, à Tahiti on se réjouit des nombreux accouplements des uns avec les autres, car ils témoignent du plaisir qu’on prend à vivre avec les autres en même temps que du souci que l’on a de proroger ce plaisir à l’avenir en assurant la venue des futures générations. Le plaisir et l’utile ne se contredisent pas, ils vont de pair selon le code de la nature. Mais que se passe-t-il dans les sociétés dites civilisées soumises à des codes contradictoires et bien éloignés du principe naturel des actions physiques ? Eh bien, on a attaché des idées morales à ces actions physiques. Mais des idées morales qui ne sont nullement contenues dans le principe naturel, nullement requises par l’action physique. Par exemple, on a dit que l’on ne pouvait faire l’amour que dans le cadre du mariage. Diderot 7 dénonce le mariage comme un contrat d’appropriation privée d’une femme par un homme qui va la considérer comme son bien. Le code religieux exige la fidélité dans le mariage et prescrit de ne s’unir qu’en vue de la reproduction. Le code civil, lui, n’interdit pas les relations sexuelles hors mariage. Ce dernier indique en revanche avec qui cela est possible et avec qui c’est délictueux par exemple avec les enfants, avant tel âge ; ou si les rapports sont contraints et se font sans le consentement des intéressés, etc.., mais il n’interdit pas l’inceste. En revanche, le code moral interdit de s’accoupler avec ses parents et ses frères et sœurs. Mais si l’inceste est moralement proscrit, la définition de ceux ou celles qui font l’objet de cette interdiction change selon les sociétés, c’est-à-dire selon un mixte de codes moral, civil et religieux. Bref, la superposition de ces codes rend non seulement la plus grande partie de la sexualité délictueuse, honteuse et perverse elle en fait un délit, un vice et une maladie, mais elle la rend aussi la plupart du temps insupportable parce qu’elle nous plonge dans des contradictions que nous ne savons pas assumer sereinement. Si l’on regarde la société européenne du XVIII° que Diderot a sous les yeux, elle ne diffère au fond pas beaucoup de la nôtre qui s’est dite, à une époque récente, libérée sexuellement alors qu’évidemment elle est restée prisonnière des codes moraux, civils et religieux. La sexualité se donne évidemment toujours libre cours puisqu’elle est naturelle et même fortement sollicitée par la nature. Seulement, au lieu que ces actions les relations sexuelles soient menées au grand jour, elles le sont en secret et dans la duplicité maris volages, femmes adultères, commerce des corps maisons closes, prostitution, pornographie, traites des femmes, pédophilie et tourisme sexuel, le tout se faisant en privé, et en cachette, pour ne pas troubler l’ordre public » ni l’apparente moralité des mœurs, ni la bonne conscience religieuse, ni contrevenir aux lois qui réglementent les rapports entre êtres humains. Quelle est alors l’idée de Diderot dans le Supplément ? C’est qu’au lieu de fonder nos conduites sur les préceptes abstraits de la religion, de la morale ou du droit, on devrait fonder la morale, comme la législation civile, sur le code naturel des actions physiques. Au lieu de plaquer une morale sur une physique, Tahiti illustre cette physique des conduites qui constitue la seule morale des actions. Vous lirez dans le Supplément l’exemple amusant et terrible à la fois de ce conflit entre une physique des actions et une morale des idées, dans les troisième et quatrième parties du dialogue qui relatent l’entretien de l’aumônier de La Boudeuse, avec un Tahitien, nommé Orou, qui le reçoit chez lui et lui propose d’honorer cette hospitalité selon les lois en usage à Tahiti, à savoir en couchant avec sa femme ou ses filles. Terrible conflit de l’homme d’église taraudé par le désir d’un côté et obligé de respecter ses engagements sacerdotaux de l’autre, sa morale, son état » comme il dit, c’est-à-dire sa condition de prêtre qui lui fait obligation de chasteté. Je vous laisse le plaisir de découvrir l’issue de ce dilemme. Je mets seulement en évidence le conflit entre les préceptes de la religion d’un côté et les dispositions physiques de la nature de l’autre. Mais il faut prêter attention à ceci Diderot ne se contente pas d’opposer une vision naturiste et hédoniste du plaisir aux codes contraignants et contradictoires que les sociétés développées ont imposés. Pour deux raisons 1. D’une part, le code de la nature traduit une économie naturelle du plaisir qui détermine l’utilité de l’acte sexuel. C’est donc toujours parce que les actions sexuelles sont conçues dans la perspective de la reproduction de l’espèce que la vie sexuelle est libre. Diderot n’est ni 8 Bougainville qui avait décrit Tahiti comme la nouvelle Cythère ni Sade. Il y a une économie naturelle des rapports humains. 2. Et donc aussi, d’autre part, la sexualité tahitienne obéit à des codes qui déterminent ce qu’il est interdit de faire en matière de sexualité à l’égard des enfants pré-pubères, par exemple, ou des femmes stériles ou des personnes âgées… L’absence d’idées morales attachées aux actions physiques ne signifie pas que nous sommes à Tahiti dans une société du tout est permis ». Nullement, il y a des interdits. Mais le partage de ce qui est permis et de ce qui est interdit est fondé sur la seule économie de la nature, pas sur des valeurs morales qu’on plaque sur les conduites, il se déduit des seules actions physiques, de la seule nature. Ainsi sera petit à petit dressé au cours du dialogue, le tableau de tout ce qui sépare l’Europe de Tahiti, c’est-à-dire en réalité l’Europe de sa vérité enfouie à jamais, ce qui sépare l’Europe de son principe naturel. Mais se pose alors la question, cruciale, celle de savoir ce que nous, Européens, nous devons faire une fois que l’on sait que les codes auxquels nous sommes invités à faire allégeance ne sont ni naturels ni cohérents ; une fois que l’on a compris qu’en obéissant à telle ou telle loi on contredit la nature en nous, et on contredit d’autres lois auxquelles on doit pourtant obéir ? Comment agir en de telles conditions ? Quelle attitude politique en résulte ? Cette question, c’est celle de l’attitude politique qu’on peut et doit adopter dans une telle situation de crise permanente qu’est la civilisation, où les normes et les jeux de valeurs se contredisent et exigent de nous que nous mentions, que nous nous mentions à nous-mêmes et que nous mentions aux autres et que nous mentions aussi aux institutions et aux autorités chargées de les administrer. Car, écrit Diderot, assujetti à trois codes contradictoires », l’homme est contraint de les enfreindre alternativement ». Il y a là un paradoxe terrible si j’obéis aux lois, je me contredis ; si je veux ne pas me contredire, alors je ne peux pas faire autrement que désobéir aux lois. Je ne peux à la fois être fidèle à moi et respectueux des lois communes. Cette contradiction n’est pas abstraite songez aux débats que nous avons dans notre société sur la question du port du voile. Si je veux être fidèle à ma religion, j’enfreins une loi qui m’interdira de porter un voile en public ; si je veux obéir à la loi, je dois renoncer à mes convictions qui m’enjoignent de le faire. Dans tous les cas je serai en contradiction. C’est ce problème que posent A et B dans la dernière partie du Supplément. La contradiction des codes met en contradiction l’action et son principe. Que doit-on faire dans ce cas ? Obéir aux lois et renoncer à soi ? Ou faire prévaloir son intégrité et enfreindre les lois, mais au risque de rendre la vie commune impossible ? On le voit, le problème n’est pas de choisir entre l’état de nature et l’état civilisé il est de savoir si je privilégie mon être personnel en m’élevant contre la société ou si je me coule dans celle-ci au risque de me perdre moi. Il ne peut être question de revenir à la nature puisque celle-ci est perdue dès que la civilisation s’en empare — Tahiti n’est plus Tahiti ; et il est aussi impossible d’aller vivre à Tahiti que d’être tahitien à Paris. La seule solution politique est peut-être d’assumer la 9 contradiction, de respecter les lois mais aussi, en même temps, de travailler à les réformer de façon à amoindrir la contradiction, à en atténuer les inconvénients, à soulager les douleurs d’une conscience travaillée par la division et d’une société divisée par ses contradictions. Mais comment ? Vous verrez ce que proposent A et B à la fin du dialogue. L’aumônier, par la conduite à laquelle il a dû se résoudre, donne peut-être l’exemple d’une attitude politique, étrange apparemment mais pourtant rigoureuse Prendre le froc du pays où l’on va et garder celui du pays où l’on est », c’est-à-dire être aumônier à Paris et tahitien à Tahiti, soit donc, se défroquer lorsque les lois de l’hospitalité l’exigent, renoncer à ses vœux à ses valeurs, à ses convictions, si cela est requis pour la paix publique et l’utilité commune. Se défroquer, qu’est-ce à dire ? pour un homme d’église, cela revient à renoncer à ses engagements envers Dieu et à quitter son état » de prêtre, à revenir à la vie civile. Et donc pour notre aumônier, être prêtre à Paris, civil à Tahiti quand il s’agit d’honorer les filles d’Orou. Mais pour nous, que cela signifie-t-il ? Se défroquer, c’est changer d’habits, changer de costumes. Soit, changer d’habitudes et changer de coutumes. Savoir être soi et un autre, savoir porter tel habit ici à tel moment et tel autre à tel autre moment ou en tel autre lieu. Savoir être soi mais aussi savoir se défaire de soi, se faire autre, s’ouvrir aux autres, à leurs coutumes et à leurs habitudes, bref se faire Tahitien quand cela est requis. Que signifie ce jeu de rôle ? Est-ce mensonge, duperie, hypocrisie ? En situation de crise, l’hypocrisie serait-elle requise ? Est-elle la condition nécessaire pour qu’une vie avec les autres, une vie publique, soit possible ? Ou doit-on réfléchir à un autre sens de l’hypocrisie Hypokrites, comme vous savez, c’est le nom qu’en grec ancien, on donnait au comédien. C’est peut-être là le secret, être comédien, acteur. Etre acteur, c’est-à-dire être celui qui joue son rôle mais être aussi l’homme des actions, celui qui s’en tient strictement à ses actions physiques sans se soucier des idées morales qu’on y attache. Mais l’acteur qui joue son rôle est aussi celui qui raconte des histoires, qui ne dit pas ce qu’il pense, et qui fait, en revanche, ce qu’on attend de lui qu’il fasse. Tout acteur est double, lui et son personnage. Et il pense peut-être le contraire de ce qu’il dit ou fait. Est-ce une solution ? Ou une piste pour une solution ? Je ne sais pas. Qu’en dit Diderot ? Lisons les derniers échanges de A et de B, ils parlent des femmes. Et je vous laisse penser ce qu’il faut, à votre avis, en penser. B. … Imitons le bon aumônier, moine en France, sauvage dans Tahiti. A. Prendre le froc du pays où l’on va, et garder celui du pays où l’on est. B. Et surtout être honnête et sincère jusqu’au scrupule avec des êtres fragiles qui ne peuvent faire notre bonheur sans renoncer aux avantages les plus précieux de nos sociétés. Et ce brouillard épais, qu’est-il devenu ? A. Il est retombé. B. Et nous serons encore libres, cet après-dîner, de sortir ou de rester ? A. Cela dépendra, je crois, un peu plus des femmes que de nous. B. Toujours les femmes ! On ne saurait faire un pas sans les rencontrer à travers son chemin. A. Si nous leur lisions l’entretien de l’aumônier et d’Orou ? B. A votre avis, qu’en diraient-elles ? A. Je n’en sais rien. B. Et qu'en penseraient-elles ? A. Peut-être le contraire de ce qu’elles en diraient. » 10
Diderot: Supplément au Voyage de. Bougainville. (. Première S – Intellego.fr. ) C'est. un vieillard qui parle. Il était père d'une famille nombreuse. À. l'arrivée des Européens, il laissa tomber des regards de dédain.
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Supplémentau voyage de Bougainville Analyse linéaire L1 à 6 : comportement du vieillard au départ et à l’arrivée des Europpéens. l7 à 14 : discours au peuple. Il leur décrit un avenir funeste et violent tel un prophète. Cl de la violence. L15 à 47 : discours à Bougainville. Alternance tu/vous. Opposition radicale entre les deux cultures. Permet de voir un mode de vie idéal
Procédés oratoires Le texte est construit bien que spontané, il est rythmé. Le texte souligne des changements d’interlocuteurs tu, nous, vous. C’est un schéma binaire, facile et efficace. Le changement de pronom souligne le passage d’une civilisation à une autre. Les symétries et oppositions sont très efficaces puisqu’elles créent des rapprochements et des éloignements par exemple, à a ligne 21, 22 et 23 libres » futur esclavage ». Il y a également des répétitions. A la ligne 30-31, il y a un phénomène d’écho qui met l’européen devant la stupidité de l’idée de l’esclavage. Enfin, l 37 inutiles lumières ». Les interrogations oratoires et rhétoriques placent une réponse évidentes aux questions. I Les méfaits de la civilisation A La violence et la cruauté des européens La tonalité critique est annoncé avec la description et l’attitude du vieillard. L’imparfait souligne une durée assez conséquente. A l’arrivée, le vieillard montre du dédain et au départ, une hostilité traduite par sa solitude. Il reproche aux européens leur violence, leur cruauté et leur destruction rythme ternaire avec un CL de la violence, du sang, de l’esclavage. Il s’agit de peindre un tableau réaliste et critique du comportement des européens et de l’avenir malheureux des Tahitiens. B l’immoralité des européens Il leur reproche également leur immoralité ils ont semé la zizanie propriété, justice expéditive, femmes. Le discours du tahitien est au futur, ce qui prévient un avenir funeste. Le vieillard est un prophète puisqu’il a compris leur manipulation. Le verbe assujettir» et les noms extravagances» vices» soulignent le manque de qualité des européens, leur manque de bon sens. L’emploi de nombreux adjectifs tels que ambitieux» et les allusions aux mépris mépris» l38 l’absence de retenu» et le comportement des femmes CL sanglant» soulignent leur excès. C l’injustice des européens Il leur reproche également leur injustice, en mettant en évidence la connaissance de possession auxquelles les tahitiens n’avaient pas pensé du tien et du mien» mis en italique. Cette critique de l’institut de la propriété se voit également avec les femmes, l’appropriation du pays et les bagatelles l29. Ils sont corrompus, inégalitaires, injustes et suivant la loi du plus fort l28. Il critique également les besoins superflus et la différente vision du travail tahitien se nourrir, se vêtir et européen besoins superflus. Il pose de nombreuses questions rhétoriques afin de souligner l’absence de limites. II L’éloge de la vie naturelle A L’innocence et le bonheur nous sommes innocents», nous sommes heureux» parallélisme qui affirme l’état d’innocence qui est la cause du bonheur. L7 nous suivons le pur instinct de la nature» antéposition Il n’y a pas de propriété tout est à tous » formulation qui souligne une liberté totale. L36 thème du partage B La liberté et la tolérance Une affirmation très catégorique de la liberté à laquelle ils sont attachés puisqu’ils luttent contre l’esclavage l9-10. L23 notre futur esclavage » il n’est pas admis. nous avons respecté notre image en toi » thème de la tolérance et de l’accueil. Attitude de respect envers l’autre. C Une existence naturelle et simple Leur existence est limitée aux besoins immédiats. Voltaire a défendu le luxe, mais est-il vraiment nécessaire ? Le texte met en valeur une vie qui est simple et authentique. Ici est mis en opposition l. »
Supplémentau voyage de Bougainville, chapitre 1. Dès le début de ce chapitre, on note l'importance du dialogue, la démarche philosophique de A. Le roman est constitué d'un jeu
Titre Dissertation Le roman naturaliste de Zola et Maupassant entre vérité et illusion La princesse de Montpensier de Mme de La Fayette Résumé et analyse La princesse de Montpensier lecture analytique Analyse comparative La princesse de Montpensier et L\'Embarquement pour L\'île de Cythère de Watteau Sylvie de Nerval résumé et commentaire La préciosité Explication de texte Phèdre de Racine, Acte I, scène 3 Gargantua, l'abbaye de Thélème analyse et commentaire Hernani de Victor Hugo , Acte I, scène 1 analyse et commentaire Hernani, Acte I, scène 2 analyse et commentaire Hernani de Victor Hugo, Acte III, scène 4 Analyse et commentaire La bataille d\'Hernani explication d\'un texte de Théophile Gautier La grasse matinée de Jacques Prévert texte et analyse Familiale de Jacques Prévert texte et analyse Page d'écriture de Jacques Prévert texte et analyse L'apologue analyse du texte "Le pouvoir des fables" de jean de La Fontaine. Le portrait de Salomé de Jules Laforgue, analyse et commentaire Lettre à Lou de Guillaume Apollinaire, analyse et commentaire L'Age d'homme de Michel Leiris, "autoportrait du narrateur", analyse et commentaire Le spleen de Paris, analyse du poème en prose "Le vieux Saltimbanque" de Charles Baudelaire Le théâtre de l'absurde Analyse de la scène d'exposition de la cantatrice chauve de Ionesco La petite auto, calligramme d'Apollinaire analyse et commentaire Pierre et Jean commentaire du chapitre II La laitière et le pot au lait lecture analytique Icebergs de Henri Michaux lecture analytique Bel-Ami commentaire de texte chapitre I, l'incipit Lecture analytique Invitation au Voyage de Charles Baudelaire Commentaire de texte Article "guerre" , Dictionnaire philosophique de Voltaire. Commentaire de texte Candide de Voltaire, chapitre 18 L'Eldorado , étude de la fonction de l'utopie Commentaire de texte L'illusion comique de corneille , Acte V, scène 6 Commentaire de texte Candide de Voltaire, chapitre 19 Le nègre de Surinam Commentaire de texte sur Antigone de Jean Anouilh le prologue Antigone de Sophocle à Anouilh Antigone de jean Anouilh analyse du monologue du Choeur Le père Goriot de Balzac analyse du personnage de Vautrin Le père Goriot la pension Vauquer, analyse de la description Le dernier jour d\'un condamné analyse du chapitre VI Commentaire de texte Rhinocéros de Ionesco, acte III, dernière tirade de Bérenger Lecture analytique Commentaire Germinal de Zola, Cinquième partie, chapitre V Commentaire de texte L’Assommoir Chapitre II Le ventre de Paris, chapitre III lecture analytique Commentaire de texte Le mariage de Figaro, Acte I, scène1 Commentaire de texte La curée de Zola, chapitre V Lecture analytique Commentaire Marivaux, Les Fausses Confidences , Acte I, scène 2 Commentaire de texte Le mariage de Figaro Acte V, scène 3 Fiche L'île des esclaves de Marivaux , résumé et analyse Commentaire de texte Marivaux, L’île des esclaves, scène 6
Commentaired'arrêt de la cour de Cassation du 25 octobre 2007: la SAS. La Société par Actions Simplifiée (SAS), introduite en droit français en 1994 est décrite comme la société « contractuelle » par excellence en raison de l’importance du rôle joué par les statuts dans la détermination de ses conditions de fonctionnement.La chambre commerciale de la Cour de cassation a pu s
Dialogue entre A. et B. Notre phrase préférée Poursuis jusqu'où tu voudras ce que tu appelles commodités de la vie ; mais permets à des êtres sensés de s'arrêter, lorsqu'ils n'auraient à obtenir, de la continuité de leurs pénibles efforts, titre des biens imaginaires. Genres Documents et essais - Nouvelles, contes - Philosophie Résumé Supplément du Voyage de Bougainville ou Dialogue entre A et B sur l'inconvénient d'attacher des idées morales à certaines actions physiques qui n'en comportent pas est un conte philosophique de Diderot, formant le dernier volet du triptyque des Contes moraux de 1772 parus dans La Correspondance littéraire. Il tranche par son exotisme avec les deux premiers, Ceci n'est pas un conte et Madame de La Carlière, puisqu'il s'agit d'un dialogue de deux personnages, apparemment désinvolte mais profondément sérieux, à propos du voyage du célèbre navigateur, sur le processus de civilisation qui caractérise la société européenne du XVIIIe siècle comparée à la société tahitienne décrite par l'explorateur. En cinq chapitres présentant une mise en abyme, puisque le dialogue de A et B contient l'entretien d'un aumônier qui logea chez l'Otaïtien Orou, les interlocuteurs à travers lesquels Diderot réfléchit critiquent, en analysant notamment les mœurs sexuelles, les contradictions et la perversité de leur société en l'opposant à la société tahitienne, heureuse car régie par le seul code de la nature. Résumé Supplément du Voyage de Bougainville ou Dialogue entre A et B sur l'inconvénient d'attacher des idées morales à certaines actions physiques qui n'en comportent pas est un conte philosophique de Diderot, formant le dernier volet du triptyque des Contes moraux de 1772 parus dans La Correspondance littéraire. Il tranche par son exotisme avec les deux premiers, Ceci n'est pas un conte et Madame de La Carlière, puisqu'il s'agit d'un dialogue de deux personnages, apparemment désinvolte mais profondément sérieux, à propos du voyage du célèbre navigateur, sur le processus de civilisation qui caractérise la société européenne du XVIIIe siècle comparée à la société tahitienne décrite par l'explorateur. En cinq chapitres présentant une mise en abyme, puisque le dialogue de A et B contient l'entretien d'un aumônier qui logea chez l'Otaïtien Orou, les interlocuteurs à travers lesquels Diderot réfléchit critiquent, en analysant notamment les mœurs sexuelles, les contradictions et la perversité de leur société en l'opposant à la société tahitienne, heureuse car régie par le seul code de la nature. Les premiers mots Cette superbe voûte étoilée, sous laquelle nous revînmes hier, et qui semblait nous garantir un beau jour, ne nous a pas tenu parole. »
Résumé: Le Supplément au voyage de Bougainville de Denis Diderot présente une critique de la société européenne du XVIIIè siècle et du processus de civilisation par contraste d’avec la société tahitienne, tout entière naturelle, décrite par Bougainville. L’examen des normes de la sexualité est l’occasion de révéler l’obscurantisme des Lumières et les effets pervers d
Introduction Le périple de Bougainville 1766-1769 a été demandé par le roi de France. Il a découvert Tahiti et raconte son voyage dans Voyage autour du monde dont 4 chapitres sont dédiés à Tahiti. Il y décrit la façon de vivre du peuple tahitien pas de religion, pas de propriété…etc.. Il reviendra de son voyage avec des plantes, des cartes et…un tahitien !Denis Diderot est né en 1713 à Langres et meurt en 1784 à Paris. Il étudia dans un collège jésuite jusqu’à sa fuite pour la capitale. Il devient maître es art en 1732. Il étudie la théologie étude de la religion pendant trois ans et deux ans la philosophie à la Sorbonne. Philosophe des Lumières, il écrit aussi bien des romans Bijoux Indiscrets, 1748 ou La Religieuse 1760 que des essais Pensées Philosophiques 1746 ou encore du théâtre Le Père de famille 1758. L’œuvre de sa vie reste l’Encyclopédie celle qu'il partage avec d'Alambert qu’il dirige de 1747 à 1772 malgré les difficultés causées par la étudiéAu départ de Bougainville, lorsque les habitants accouraient en foule sur le rivage, s'attachaient à ses vêtements, serraient ses camarades entre leurs bras, et pleuraient, ce vieillard s'avança d'un air sévère, et dit "Pleurez, malheureux Tahitiens ! pleurez ; mais que ci soit de l'arrivée, et lion du départ de ces hommes ambitieux et méchants un jour, vous les connaîtrez mieux. Un jour, ils reviendront, le morceau de bois que vous voulez attaché à la ceinture de celui-ci, dans une main, et le fer qui pend au côté de celui-là, dans l'autre, vous enchaîner, vous égorger, ou vous assujettir à leurs extravagances et à leurs vices ; un jour vous servirez sous eux aussi corrompus, aussi vils, aussi malheureux qu'eux Mais je me console ; je touche à la fin de ma carrière ; et la calamité que je vous annonce, je ne la verrai point. Tahitiens ! ô mes amis ! vous auriez un moyen d'échapper à un funeste avenir ; mais j'aimerais mieux mourir que de vous eu donner le conseil. Qu'ils s'éloignent, et qu'ils vivent."Puis s'adressant à Bougainville, il ajouta "Et toi, chef des brigands qui t'obéissent, écarte promptement ton vaisseau de notre rive nous sommes innocents, nous sommes heureux ; et tu ne peux que nuire à notre bonheur. Nous suivons le pur instinct de la nature ; et tu as tenté d'effacer de nos âmes son caractère. Ici tout est à tous ; et tu nous as prêché je ne sais quelle distinction du tien et du mien. Nos filles et nos femmes nous sont communes ; tu as partagé ce privilège avec nous ; et tu es venu allumer en elles des fureurs inconnues. Elles sont devenues folles dans tes bras ; tu es devenu féroce entre les leurs. Elles ont commencé à se haïr ; vous vous êtes égorgés pour elles ; et elles nous sont revenues teintes de votre sang. Nous sommes libres ; et voilà que tu as enfoui dans notre terre le titre de notre futur esclavage. Tu n'es ni un dieu, ni un démon qui es-tu donc, pour faire des esclaves ? 0rou ! toi qui entends la langue de ces hommes-là, dis-nous à tous, comme tu me l'as dit à moi-même, ce qu'ils ont écrit sur cette lame de métal Ce pays est à nous. Ce pays est à toi ! et pourquoi ? parce que tu y as mis le pied ? Si un Tahitien débarquait un jour sur vos côtes, et qu'il gravât sur une de vos pierres ou sur l'écorce d'un de vos arbres Ce pays est aux habitants de Tahiti, qu'en penserais-tu ? Tu es le plus fort ! Et qu'est-ce que cela fait ? Lorsqu'on t'a enlevé une des méprisables bagatelles dont ton bâtiment est rempli, tu t'es récrié, tu t'es vengé ; et dans le même instant tu as projeté au fond de ton cœur le vol de toute une contrée ! Tu n'es pas esclave tu souffrirais plutôt la mort que de l'être, et tu veux nous asservir ! Tu crois donc que le Tahitien ne sait pas défendre sa liberté et mourir ? Celui dont tu veux t'emparer comme de la brute, le Tahitien est ton êtes deux enfants de la nature ; quel droit as-tu sur lui qu'il n'ait pas sur toi ? Tu es venu ; nous sommes-nous jetés sur ta personne ? avons-nous pillé ton vaisseau ? t'avons-nous saisi et exposé aux flèches de nos ennemis ? t'avons-nous associé dans nos champs au travail de nos animaux ? Nous avons respecté notre image en toi. Laisse nous nos mœurs ; elles sont plus sages et plus honnêtes que les tiennes ; nous ne voulons point troquer ce que tu appelles notre ignorance, contre tes inutiles lumières. Tout ce qui nous est nécessaire et bon, nous le dignes de mépris, parce que nous n'avons pas su nous faire des besoins superflus ? Lorsque nous avons faim, nous avons de quoi manger ; lorsque nous avons froid, nous avons de quai nous vêtir. Tu es entré dans nos cabaties, qu'y manque-t-il, à ton avis ? Poursuis jusqu'où tu voudras ce que tu appelles commodités de la vie ; mais permets à des êtres sensés de s'arrêter, lorsqu'ils n'auraient à obtenir, de la continuité de leurs pénibles efforts, titre des biens imaginaires. Si tu nous persuades de franchir l'étroite limite du besoin, quand finirons-nous de travailler ? Quand jouirons-nous ? Nous avons rendu la somme de nos fatigues annuelles et journalières la moindre qu'il était possible, parce que rien ne nous paraît préférable au repos. Va dans ta contrée t'agiter, te tourmenter tant que tu voudras ; laisse-nous reposer ne nous entête là de tes besoins factices, ni de tes vertus au voyage de Bougainville extrait - DiderotI La critique de Bougainville et des Européens par le vieillardUne critique du comportement Le vieillard tahitien semble construire un véritable réquisitoire =discours d’accusation à l’encontre des Européens. Bougainville paraît être l’incarnation du mal il a tous les défauts et semble être la source de tous les maux des Tahitiens Tu ne peux que nuire ». L’Européen est vu comme nuisible, nocif. Il ne peut rien apporter de bien car ses mœurs sont corrompues jugement de valeur. Il passe pour quelqu’un de malhonnête. Dès la première apostrophe, le vieillard les appelle brigands ». Ce sont également des criminels il a un important champ lexical de la violence féroce », votre sang », égorgés » ce qui marque un contraste avec les Tahitiens puisque le vieillard commence dans les premières lignes par dire nous sommes innocents ». L’Européen est décrit comme un dominateur prêt à réduire en esclavage une population au nom de la loi du plus fort. Tu as enfoui dans nos terres le titre de notre future esclavage » => alors que jusqu’ici les Tahitiens vivaient paisiblement sans chercher la guerre ni la conquête. L’Européen n’a aucune légitimité en tant que maître auprès des Tahitiens Tu n’es ni un dieu ni un démon qui es-tu donc pour faire des esclaves ? » Les Européens se comportent comme des sauvages aux yeux des Tahitiens. C’est un animal qui répond à ses pulsions de domination et de guerre. Il n’a aucune légitimité à réduire un autre homme en esclavage. La critique des valeurs En plus de la critique du comportement, le vieillard critique violemment les valeurs des Européens. La notion de propriété n’existe pas chez les Tahitiens, tout appartient à la communauté. A l’arrivée des Européens ils ont donc pu profiter de leurs filles » et de leurs femmes ». Les Européens se sont égorgés » pour elles un comportement que les Tahitiens ne peuvent cautionner puisque tous avaient ce qu’ils nécessitaient ils n’avaient aucun besoin de se battre. Le fait d'appartenir à un homme n'est pas connu pour ce peuple. Le Tahitien est ton frère. Vous êtes deux enfants de la nature quel droit as-tu qu’il n’ait pas sur toi ? » => Ce n’est pas ainsi qu’on doit traiter son égal. Le Tahitien juge les besoins des Européens superflus » car celui-ci avec son idéal expansionniste ne s’arrête jamais et veut toujours plus. D'ailleurs, c'est ce qui amène les Européens à Tahiti ils veulent découvrir de nouvelles contrées et les faire leurs. Le vieillard affirme aussi qu’ils profèrent d’ inutiles lumières », ce qui est très insultant pour des Européens qui se croient justement supérieur grâce à la science qui leur à apporter tous ce dont ils ont besoin pour dominer les autres peuples. Il balaie ainsi leur sentiment de supériorité. Ce que tu appelles notre ignorance » => ce n’est que de l’insouciance et de l’indifférence face à tes problèmes ou à tes préoccupations qui semblent tellement vaines et vides de sens. Il s'agit d'une forte critique contre l'idée des Lumières puisque le but de se mouvement est de diffuser les connaissances mais ce tahitien refuse et va même jusqu'à dire que c'est inutile. Le principal reproche est plutôt la violence morale que la violence physique car les Européens veulent changer la culture des Tahitiens. Les Européens ne savent pas distinguer le nécessaire de l’inutile. Le Tahitien utilise à deux reprises l’expression ce que tu appelles » sous-entendu à tort ! Ils n’ont plus les vraies notions, celles que la nature donne à chaque homme avant d’être corrompus. Leurs désirs sont factices » chimériques ».La notion d’Epicurisme et d’ethnocentrisme Apparait dans le texte la notion d’Epicurisme. On retrouve la quête du bonheur comme finalité humaine. Pour Epicure, le but de l’existence est le bonheur et la plénitude de l’âme. Le corps et l’âme sont matière cf. matérialiste. Tout est matériel, nous sommes composés de matière d’atomes. On peut ainsi supprimer la peur de la mort et la peur des Dieux tout est matière donc il n’y a pas de vie après la mort. Il faut renoncer aux passions communes aux hommes la passion du pouvoir, la passion de l’argent. passion vient du terme latin patio qui veut dire souffrir. Dans l'idéal d'Epicure, il faut éviter au maximum les douleurs et les souffrances et satisfaire des désirs, des désirs nobles pour autant. En cela, on peut nuancer l'idée d'Epicurisme chez le Tahitien car pour Epicure, les plus grands plaisirs sont ceux de l'esprit il s'agit de l'acquisition de connaissance, de réflexion. Or les Tahitiens n'ont que faire de la science des Européens. L’expression Carpe Diem » signifiant Cueille le jour » est extraite d’un poème d’Horace dont le vers entier est Carpe diem quam minimum credula postero » signifiant Cueille le jour présent sans te soucier du lendemain ». Elle illustre parfaitement la notion d’Epicurisme. Par opposition, on peut également voir dans le texte une critique de l’ethnocentrisme c’est-à-dire une tendance à privilégier le groupe social auquel on appartient et à en faire le seul modèle de Le Fondement du bonheur des Tahitiens C’est un bonheur fondé sur la liberté les hommes ne répondent pas à des normes et on voit une absence totale d’obligation. Il s'agit d'une conception du bonheur très épicurienne. La société tahitienne est libre et ne souffre d’aucune contrainte. Cette notion de liberté est liée à l’absence de propriété privée. Il s’agit d’une communauté ou tous les biens sont partagés et les responsabilités envers les personnes proches sont amoindries par l’appartenance à la communauté ici, tout est à tous » ! Ils n’ont pas besoin de travailler plus que nécessaire puisque tout ce qui [leur] est nécessaire et bon, [ils] le possèdent ». Lorsqu’ils ont faim, il y a de quoi manger. Lorsqu’ils ont froid, il y a de quoi se vêtir. Les Tahitiens vivent en communauté soudée et en harmonie avec la nature. Leur philosophie basée sur l’épicurisme les encourage à distinguer les besoins nécessaires » des besoins superflus ». On trouve ainsi un éloge de l’innocence puisque le savoir, la connaissance, sont présentés comme des inutiles lumières ». La connaissance pour la connaissance ne sert pas aux Tahitiens, peu importe s’ils ne parlent pas latin et s’ils ne connaissent pas les grands auteurs ils sont heureux comme ils sont et de telles connaissances ne leur servirait à rien. Ils ont la connaissance par l’expérience cf. empirisme. La vie des Tahitiens, libres, innocents, heureux, qui prennent le temps de vivre et qui ne connaissent pas la jalousie est une sorte d’Age d’or. Cf. mythe de l’âge d’or [Hésiode, le premier à avoir eu une vision cyclique de l’histoire l’âge d’or serait le début de l’humanité quand la guerre, la faim n’existait pas, un âge de paix civile et d’abondance…].Autres articles catégorie littérature
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Voyage autour du mondeBougainville, 1771 Si Bougainville était bon mathématicien, son talent littéraire valut au récit de son voyage, publié pour la première fois en 1771, un succès qui s'est prolongé jusqu'à nos jours. Premier ouvrage de ce genre écrit par un officier de la marine royale, le Voyage se distingue par un style clair où la grande culture classique de son auteur apparaît à chaque page. Les descriptions des sites visités, des populations rencontrées alimentèrent ou renouvelèrent les discussions philosophiques sur l'homme naturel » que Bougainville avait pu observer lors de sa traversée du Pacifique. Il fut ainsi à l'origine de toute une série d'ouvrages initiateurs du paradis mythique des mers du Sud dont le plus célèbre fut le Supplément au Voyage de Bougainville écrit par Diderot dès 1772, publié seulement en 1796. Le Voyage de Bougainville marque une étape importante dans la littérature maritime et philosophique du Siècle des Lumières.
Diderota entrepris l’écriture du Supplément au voyage de Bougainville suite au succès du réel récit de voyage de l’explorateur, Voyage autour du monde (1771). Le livre, comme l’indique le titre complet, se présente sous la forme d’un dialogue entre deux personnages (A et B), qui se réfère à l’oeuvre de Bougainville pour mieux interroger le lecteur sur la colonisation et la
chapitre I 1. Quelle est la situation d’énonciation ? Vous montrerez, par une observation précise du texte, que Diderot nous prépare-là à la lecture du Supplément au voyage de Bougainville. Ce premier chapitre, intitulé Jugement du voyage de Bougainville », porte sur le voyage effectué par Louis-Antoine de Bougainville, premier Français à avoir effectué un voyage autour du monde 1766-69. Il y est aussi question de l’ouvrage de Bougainville, publié en 1771, sous le titre Voyage autour du monde par la frégate La Boudeuse et la flûte L’Étoile. C’est sous forme de dialogue entre deux devisants qu’est commenté ledit récit de voyage. Bien qu’ils ne soient pas nommés – ils sont désignés par deux lettres, A et B, qui correspondent à l’ordre de leur prise de parole – les devisants sont distingués par leurs caractéristiques. – A est là pour s’instruire, il profite du savoir de B. Il questionne et relance ainsi la conversation En attendant, que faites-vous ? » p. 13, Que pensez-vous de son Voyage ? » p. 15, Et son style ? ibid., il a beaucoup souffert ? » p. 16, ou bien pour obtenir des explications Et vous, comment l’expliquez-vous ? » p. 17 Comment cela ? » ibid. des précisions Qu’en dit-il ? » p. 19, Et des sauvages, qu’en pense-t-il ? » p. 20. Quelquefois, néanmoins, il fait des hypothèses, propose des avis plus développés. Certaines sont discutées voire réfutées par B Le brouillard est si épais qu’il nous dérobe la vue des arbres voisins … [2 répliques suivantes + confirmation p. 23 avec effet de clôture] » p. 13, Une autre bizarrerie apparente… [+ réplique de B] » p. 14, Et n’a pas dû compter … [+ réplique suivante] » p. 16. D’autres ne font que confirmer le propos de B Un crime digne de châtiment » p. 16 [renchérissement] Ou l’homme égorgé expire sous le couteau d’un prêtre… » p. 18, Et le tigre a une prétention commune… » p. 20. Ses questions pp. 22-23 traduisent les réactions possibles du lecteur face au propos paradoxal [qui s’oppose à l’opinion commune] de B. A a donc ici le rôle du faire-valoir et du dynamiseur. Son bon naturel et sa bonne volonté sont les caractéristiques du loisir lettré hérité de l’humanisme qui florit au siècle des Lumières où prévaut la notion de progrès de l’esprit humain. – B, quant à lui, est le savant, celui qui enseigne. Son ton est didactique … mais si ce brouillard, qui ne reste dans la partie inférieure de l’atmosphère que parce qu’elle est suffisamment chargée d’humidité, retombe sur la terre ? » Si + présent de l’indicatif = hypothèse, appuyée sur une observation sous forme de relative qui ne reste… » immédiatement suivie d’une proposition d’explication ne reste … que parce que… » sous forme de subordonnée conjonctive de cause. NB. le raisonnement de A, qui suit, est calqué sur celui de B, mais s’appuie sur un argument d’autorité scientifique comme disent les chimistes », utilise la métaphore, peu scientifique traverse l’éponge » qui consiste à rendre plus évident quelque chose de théorique par le biais d’une image compréhensible par tous, n’utilise pas de terme scientifique la région supérieure où l’air est moins dense » et utilise un modalisateur traduisant une incertitude peut… n’être pas saturé ». Il résout les contradictions apparentes paradoxes par le bon sens et la logique, sur un ton affirmatif Nullement, Si le vaisseau… » p. 14. Sa négation Nullement » est suivie d’un raisonnement en trois étapes si… et si… vous verrez qu’on appelle un syllogisme. Ce raisonnement est construit sur une analogie Si le vaisseau n’est qu’une maison flottante », le tour du globe sur une planche comme vous et moi le tour de l’univers sur notre parquet ». L’analogie se poursuit jusqu’à la conclusion et permet de faire du Voyage le récit un voyage réel. Il fait comme tout le monde… » p. 14 La concision de cette pensée tranche avec le développement et la densité du raisonnement qui précède. Cet énoncé gagne en efficacité grâce à l’utilisation de l’antimétabole, figure de position et de répétition qui consiste à construire une proposition 2, en inversant les termes utilisés dans la proposition 1 c’est à la fois un chiasme et une figure de répétition il est fait pour surprendre par son habileté et sa simplicité apparente, renforcée ici par le commentaire qui le précède, expression d’une opinion commune [une doxa] Il fait comme tout le monde ». Notons enfin l’écho sonore qui s’ajoute à l’antimétabole, qui fait de cet énoncé une espèce de jeu verbal l-s-d-ss-p-p-s-t-pl + [i]/ [é/è], ainsi que le rythme de cet énoncé 6/10/10. Ses propos sont toujours construits, démonstratifs J’en rapporterais l’avantage [de son Voyage] à trois points principaux… Bougainville est parti avec les lumières nécessaires et les qualités prorpres à ses vues… » p. 15, l’énumération 3 en tout dans cette seule réplique est une figure propre à mettre en ordre des principes, des qualités mises en valeur abstraitement par celui qui les énonce. Figure souvent utilisée dans les descriptions ordonnées, celles, du moins, où l’on veut donner l’idée d’un ordre. cf. aussi réplique suivante p. 15. C’est lui qui explique le trajet effectué par Bougainville, nommant les points du globe qu’il a passés, alors que A suit sur une carte p. 15-16. Il énumère encore les dangers auxquels tout navigateur s’expose p. 16. Il rappelle que certaines choses qui ont été dites par Bougainville l’avaient été par d’autres p. 17, et fournit des explicatons scientifiques qui ne l’ont pas été par Bougainville lui-même présence d’animaux sur les îles du Pacifique expliquée par les arrachements de portions d’espaces de terre p. 17-18, conséquences de l’isolement insulaire sur les rituels humains devenus divins en compagnie de A p. 18-19. Encore une fois la comparaison des répliques de A et B est fructueuse. B, en effet, infère d’un premier fait un autre, comme A, mais il fait état d’ observation[s] » et explique presque ethnologiquement lesdits faits. Il fournit, ce faisant, l’un des principes de compréhension de l’ouvrage, dans une formule frappante parce qu’un peu sibylline C’est une des palingénésies les plus funestes ». Il s’agit en effet de montrer que des traditions évoluent mal vers une consécration les institutions civiles et nationales se consacrent » p. 18 les traditions deviennent divines, et s’institutionnalisent, les institutions divines se transforment en lois civiles et les lois civiles dégénèrent en préceptes divins. B ne fait rien autre que prêcher, implicitement, une séparation de l’Église et de l’État. Il en ira de même pour la morale, c’est ce qui apparaîtra dans la discussion entre Orou et l’aumônier ch. III et IV. Ce principe du supplément d’informations se retrouve dans la réplique p. 19-20 sur l’expulsion des jésuites du Paraguay. Bougainville a parlé dans son journal de bord de l’attitude des jésuites. B affirme qu’il en a dit Moins qu’il n’en pourrait dire ». Parfois il ne fait qu’expliciter cette pensée. La réplique p. 20 C’est, à ce qu’il paraît… » expose la pensée même de Diderot, selon laquelle le sauvage n’est ni bon ni mauvais naturellement, mais qu’il tient son caractère de sa confrontation avec son entourage la défense journalière contre les bêtes féroces », il est innocent et doux partout où rien ne trouble son repos ». Il en infère d’ailleurs la même idée chez l’homme civilisé. Tout l’intérêt de ce dialogue, méthodiquement construit par Diderot, est de proposer une grille de lecture à ce qui suit. Ce premier chapitre fournit en effet les clefs de la compréhension du Supplément… Ce premier dialogue n’est ni frivole ni inutile, et l’on aurait tort, par exemple de ne voir dans les premières répliques, qu’une transition avec le conte précédent puisque celui-ci est le deuxième d’un triptyque. C’est aussi l’entrée en matière didactique, voire scientifique, la coloration à la fois générique et registrale du conte ici sont liées fiction et regard scientifique, sous une approche qui les fond tout naturellement au XVIIIe s la philosophie des Lumières. Quoiqu’il ne soit pas utilisé par Diderot lui-même, ce terme est souvent employé pour désigner A et B autrement que par les lettres qui leur reviennent. Ce nom commun vient du verbe deviser, qui signifie discourir’. Il est aussi utilisé pour désigner ceux qui prennent la parole dans les recueils de contes que sont Le Décaméron 1352 de Boccace, et L’Heptaméron 1559 de Marguerite de Navarre, imité de l’ouvrage de Boccace. Outre la commodité d’utiliser ce mot, c’est aussi l’occasion de rappeler qu’un parallèle peut être fait entre ces deux ouvrages, immenses classiques connus évidemment de Diderot, et le Supplément…. En effet, il règne dans ces recueils de contes une ambiance joyeuse, parfois érotique, tout du moins amicale et intellectuelle, qui explique en partie l’atmosphère choisie par Diderot dans ce premier chapitre. Raisonnement déductif qui s’appuie sur deux propositions initiales, les prémices, d’où découle une conclusion. Celui utilisé par B est ici un syllogisme conditionnel. Comme c’est souvent le cas dans les romans de Zola où la description tient une part importante Le Ventre de Paris, Au Bonheur des dames, La Faute de l’abbé Mouret. Ce terme, dont le sens est donné en note, est utilisé dans le Nouveau Testament, en grec, dans la bouche de Jésus, pour signifier la régénération par le baptême. En 1769, Ch. Bonnet fait paraître un ouvrage intitué Palingénésie philosophique, où il expose une doctrine qui admet une sorte de renaissance, de régénération. C’est donc un terme mélioratif, qui est ici pris péjorativement, par contraste. Mais c’est tout de même un propos de philosophe autrement dit de scientifique au sens du XVIIIe s. qui anticipe sur les théories palingénésiques du XIX e s., notamment en histoire, où les doctrines de l’éternel retour ont flori, et dans les débuts de la sociologie avec les Essais de palingénésie sociale 1827 de Ballanche.
- Εψը ሮεсու
- ኞу պቬгየ крупε
- Дዛ ክብ ե
endessous de la flèche, chaque case correspond à un chapitre du Supplément au Voyage de Bougainville. Les titres permettent de repérer clairement la structure de récit enchâssé. A et B dialoguent (chapitres I et V, en jaune) sur un sujet, le Voyage de Bougainville (le récit enchâssé). Au sein de ce récit enchâssé, un double
Fond Bougainville, un contemporain de Diderot, était un explorateur français dont le livre de 1771 Voyage autour du monde ( Un voyage autour du monde) a rendu compte d'une expédition qui l'a conduit en Argentine, en Patagonie, en Indonésie et à Tahiti.Ce sont les descriptions utopiques de ces derniers qui ont inspiré Diderot à rédiger sa critique sous la forme d'un Supplément fictif .
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